Affaires
Le groupe OCP lève 4.2 milliards de DH auprès d’organismes financiers internationaux
La Banque africaine de développement a avancé 250 millions de dollars et l’Agence française de développement 240 millions. Pour éviter les risques de change, toutes les opérations sont en dollars, monnaie de facturation du groupe pour les exportations.
S’il y a une entreprise marocaine qui peut se financer auprès des organismes financiers internationaux sans se faire de gros soucis, c’est bien le groupe OCP. Le leader mondial des phosphates vient de signer tour à tour deux conventions de prêt avec la Banque africaine de développement (BAD) et l’Agence française de développement (AFD) d’un montant total de 490 millions de dollars, soit environ 4,2 milliards de DH.
Avec l’institution bancaire continentale, l’accord porte sur un montant de 250 millions de dollars (2,125 milliards de DH). Il s’agit du premier financement non souverain, c’est-à-dire sans la garantie de l’Etat, qu’elle accorde à une entreprise marocaine. Quant à l’AFD, elle a consenti une enveloppe de 240 millions de dollars ou 2,04 milliards de DH. Ce concours vient s’ajouter à un premier prêt d’un montant équivalent apporté, il y a deux ans. Le montant cumulé est de 480 millions de dollars.
Tous les prêts sont libellés en dollars pour la simple raison que le groupe OCP facture toutes ses ventes dans cette monnaie. Ce choix permet de neutraliser les risques de change et, in fine, le groupe fait l’économie des frais qu’auraient pu générer d’éventuels contrats de couverture s’il avait emprunté dans une autre monnaie, comme l’euro par exemple.
Respect des équilibres financiers
En principe, une démarche identique sera maintenue pour les opérations à venir. En effet, malgré ses moyens considérables, le groupe retournera bien auprès des bailleurs de fonds internationaux pour financer ses investissements colossaux, dont le projet de Jorf phosphate hub (JPH), qui nécessitent un budget de 130 milliards de DH entre 2010 et 2020. Mais cela se fera, comme c’est toujours le cas, «dans le respect des équilibres financiers», insiste-t-on auprès du groupe.
Sur le marché intérieur, le groupe a levé 2 milliards de DH, en 2011, par le biais d’un emprunt obligataire en deux tranches. En toute logique, son assise financière lui laisse une marge très confortable pour reconduire des opérations du genre. Les fonds propres se sont solidement renforcés grâce à une succession de résultats appréciables. Par exemple, pour l’exercice 2011, le groupe a réalisé un bénéfice net de 16,4 milliards de DH. L’orientation favorable de la demande mondiale de phosphate et dérivés permet d’entrevoir l’avenir avec sérénité.