Affaires
Le groupe Chami se redéploie dans l’agroalimentaire
Il a acheté 51% de la Compagnie industrielle du Lukus
Apport de 6 MDH en argent frais et émission d’obligations remboursables
en actions pour redresser la barre.
Après s’être retiré du transport maritime et activités annexes en cédant Marbar à la Comanav, le groupe Chami se repositionne sur l’agroalimentaire. Il a ainsi jeté son dévolu sur une grande société industrielle de la région de Larache, la CIL (Compagnie industrielle du Lukus), dont il a repris 51 % du capital initialement détenus par Gomendio, groupe espagnol présent au Maroc depuis plusieurs décennies. Le montant de la transaction n’est pas divulgué.
Quoi qu’il en soit, le groupe Chami arrive en sauveteur dans une entreprise qui fut longtemps un des fleurons de l’industrie dans le nord du Maroc, aujourd’hui empêtrée dans de graves problèmes financiers.
CIL traverse en fait de sérieux problèmes.
Une dette colossale de 300 MDH
Malgré son statut de premier producteur local de concentré de tomate (60 000 à 70 000 t/an) et de leader mondial de la tomate en poudre (15 % de parts de marché pour une production annuelle de 3 500 t), l’entreprise, qui domine également le marché mondial de l’oléorésine de paprika (130 t/an, soit 10 % de la production mondiale), a vu son capital de 36 MDH et ses fonds propres, longtemps au-dessus des 100 MDH, entièrement engloutis par des pertes répétitives.
La descente aux enfers a commencé en 1995, suite à un investissement important dont le programme, mal ficelé, avait obéré les capacités de l’entreprise. Mais il faut dire que la mauvaise gestion des problèmes chroniques d’approvisionnement et une récession des marchés internationaux des produits commercialisés sont également passés par là.
Le nouveau maître des lieux, conseillé par WafaTrust, procédera d’urgence à l’injection de 6 MDH avant d’opérer une émission d’obligations remboursables en actions (ORA) auxquelles devrait souscrire une grande banque de la place qui est déjà un des premiers créanciers de la société.
Ce montage est un premier pas vers l’amélioration du haut de bilan, plombé par une dette de plus de 300 MDH. Ensuite, la société devrait revenir à un rythme de croisière suffisamment dynamique (plus de 200 MDH de CA lors de ses bonnes campagnes contre à peine un peu plus que 100 MDH en 2004), tout en mettant en place un plan drastique de réduction de coûts pour dégager un cash à même d’alléger la dette et rémunérer des créanciers soucieux de la récupération de leurs engagements .
