Affaires
Le Gharb mise sur le sucre, le lait et l’arboriculture
Agrumes, fruits et légumes, fruits rouges, riz, viandes rouges et blanches,
miel : il continuera d’être, avec le Souss, le grenier du Maroc.
Il bénéficiera
d’une des plus grosses enveloppes du Plan Maroc vert : 37,7 milliards de DH
dont la moitié ira aux projets d’infrastructures d’irrigation.

Le diagnostic
La région du Gharb illustre parfaitement le paradoxe de l’agriculture marocaine : la céréaliculture couvre 54% des terrains cultivés, alors que ses rendements restent faibles par rapport à d’autres cultures : un hectare de céréales rapporte à peine 4 350DHcomparativement aux agrumes (24 600 DH/ha) et les fruits et légumes (notamment fruits rouges et primeurs, de 79 000 à 140 000 DH/ha). En même temps, ces dernières cultures, bien qu’elles ne représentent que 13%de la superficie cultivée, contribuent à hauteur de 54% de la valeur totale de la production, et sont plus créatrices d’emplois.
Pour la production animale, là aussi, la filière du lait, avec 157 000 vaches laitières et une production de 280 000 tonnes par an, représente le plus grand contributeur au chiffre d’affaires et à la création de valeur ajoutée, ainsi que le plus grand pourvoyeur d’emplois dans les exploitations agricoles. La région compte également un cheptel de 1,4 million de têtes (bovins, ovins et caprins) qui permettent de produire 26 000 tonnes de viandes rouges par an.
Ce que prévoit le plan régional
L’investissement global prévu par le plan vert de la région est estimé à 18,15 milliards DH durant la période 2009- 2020. 75%de cette enveloppe concerne le développement de systèmes de production végétale et 25% le développement des systèmes de production animale. Le plan prévoit également 18 milliards de plus dans des projets transverses. Ces investissements seront réalisés par l’Etat, à hauteur de 31%, alors que les agrégateurs prendront en charge 50%, les 19%restants étant assurés par les agriculteurs.
Au total, ce sont 113 projets identifiés et évalués dont 91 projets dans le volet de la grande agriculture moderne et 22 projets dans la mise à niveau de la petite agriculture. Pour la filière végétale, qui devra drainer 13,6 milliards de DH d’investissement, le plan comporte 73 projets qui visent essentiellement la production et valorisation des agrumes, à l’intensification des cultures des fruits et Ce que prévoit le plan régional Le diagnostic légumes (artichaut, tomate industrielle, myrtille, fraise, baie rouge, asperge, haricot vert, avocat, arachide) et, enfin, l’intensification et extension des cultures sucrières. En outre, le plan prévoit la collecte et le stockage des céréales, l’intensification de la production de semences de blés, l’intensification de la production de riz, ainsi que la reconversion de 40 000 ha de superficies de céréales en plantation d’oliviers. La production animale est dotée, elle, d’une enveloppe de 4,56 milliards DHqui serviront à la réalisation de 40 projets portant sur l’accroissement de la production laitière dans les petites et moyennes exploitations, le développement de grandes fermes à production intensive, ainsi que la mise en place d’usines laitières. Par ailleurs, il s’agira d’intensifier et valoriser la production des viandes rouges bovines, la construction de deux abattoirs et d’un marché à bestiaux. Concernant les viandes blanches, il est prévu la construction d’un abattoir avicole et de deux groupements d’élevage de poulet Beldi. Enfin, le plan prévoit la création d’un centre apicole et de deux groupements d’apiculteurs. Les projets des deux filières seront accompagnés d’actions transverses qui nécessiteront des investissements de l’ordre de 19,6 milliards DH dans le domaine de lamise à niveau des équipements hydroagricoles, la reconversion des systèmes d’irrigation actuels en irrigation localisée, ainsi que dans la valorisation des ressources en eau.
Les impacts attendus
14 milliards de DH par an. C’est le Les impacts attendus niveau de valeur ajoutée que devra atteindre l’agriculture dans le Gharb au lieu de 3,25 milliards actuellement. L’un des résultats spectaculaires que devraient avoir le plan régional, c’est l’amélioration et la reconversion des système d’irrigation avec, à l’horizon 2020, l’équipement de 86 500 hectares en systèmes d’irrigation localisée au lieu de 500 aujourd’hui. Ceci permettra à terme d’améliorer significativement les niveaux de valorisation de l’eau d’irrigation des agrumes (14 DH/m3 en 2020 au lieu de 3 DH/m3 actuellement), myrtilles (180 DH/m3 en 2020 au lieu de 121 DH/m3 actuellement), asperges (21 DH/m3 en 2020 au lieu de 12,5 DH/m3 actuellement) et autres primeurs.
A l’horizon 2020, l’activité agricole régionale créera 180 266 emplois stables en milieu rural, soit 122% de plus qu’actuellement. 37,8 millions de journées de travail supplémentaires seront générés par les activités de production végétale et 16,3millions seront issues des activités de production animale.
