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Affaires

Le duo candidat pour diriger la fédération du tourisme part en campagne

Il est constitué d’Othman Chérif Alami, patron d’Atlas voyages, et Ali Ghannam, directeur développement du CMKD

Axes du programme : formation, organisation des métiers et développement du tourisme interne.

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Unduo complémentaire. C’est ainsi que se présentent Othman Chérif Alami et Ali Ghannam pour briguer la présidence et la vice-présidence de la Fédération nationale du tourisme (FNT) dont l’assemblée générale constitutive et élective est prévue pour le 16 octobre prochain. Une FNT new-look, externalisée, et donc autonome sur tous les plans tout en gardant des liens de filiation avec la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), à l’instar de l’Association marocaine des industries textiles et de l’habillement ou encore de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole.

Othman Alami, patron d’Atlas Voyages, professionnel aguerri des métiers du tourisme, voyagiste donc, mais aussi hôtelier et transporteur, se présente comme un homme de terrain, agitateur d’idées. Il décrit son coéquipier à la candidature, Ali Ghannam, actuellement directeur du développement touristique du Consortium maroco-koweïtien de développement (CMKD) et vice-président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH), comme «un manager de grand talent». Docteur en économie, ancien banquier, il est, explique Othman Alami, l’homme qu’il faut pour introduire à la FNT des méthodes de gestion modernes et tourner la page du passé. Ce que ne renie pas Ali Ghannam : «Je suis, dit-il, un homme de dossiers, et tout ce que le secteur hôtelier a acquis comme avantages ces dernières années (tarification industrielle de l’eau, TPT, etc.) l’a été à travers des dossiers que j’ai traités personnellement au sein de la FNIH. Pour cette candidature, je peux dire que j’ai été sollicité par mes pairs».
La candidature du tandem a reçu, avant même de partir en campagne, le soutien de fédérations sectorielles importantes telles que la fédération des hôteliers et celle des voyagistes. Un soutien tout à fait normal au vu des liens des deux candidats avec ces associations. Othman Alami tient cependant à préciser que plusieurs grands groupes touristiques ont également apporté leur appui à cette candidature commune.

Financement par les cotisations et les prestations payantes aux adhérents
Toujours est-il que le tandem a entamé cette semaine une tournée à travers les régions pour susciter l’adhésion des associations régionales des différents métiers du tourisme. Les institutionnels incontournables vont également être approchés (ministère de tutelle, départements des Finances et de la Culture, direction des investissements…) pour leur exposer les grandes lignes du plan d’action qui est «fin prêt», affirme Othman Alami. «Notre programme s’inscrit dans la droite ligne de la Vision 2010 dont nous devons présenter un bilan avant de préparer la Vision 2020. Notre objectif est de co-piloter effectivement cette vision avec les pouvoirs publics sur la base d’un grand programme digne de cette locomotive de l’économie qu’est le secteur du tourisme, et ceci dans la transparence la plus totale vis-a-vis des adhérents».

Pour cela, la fédération du tourisme doit fonctionner comme une entreprise avec les moyens humains et matériels nécessaires, explique Ali Ghannam, qui est chargé de recruter une équipe permanente de cadres et d’employés «qu’il faut payer au prix du marché, sinon plus».

Au niveau du financement, il semble qu’il n’y ait pas de souci à se faire. Selon Ali Ghannam, les projections des rentrées de cotisations, selon un scénario moyen, donneraient entre 4 et 5 millions de dirhams par an, ce qui devrait suffire dans un premier temps. Par la suite, cependant, la fédération devra compter sur les prestations payantes qu’elle fournira à ses adhérents. En effet, un des chantiers auquel veut s’attaquer la future FNT, est la mise à niveau des métiers du tourisme, certains de ces métiers restant vraiment à la traîne au niveau organisationnel. Et cela nécessite des ressources conséquentes.

L’autre chantier important dans lequel l’ancienne fédération n’a pas été très active est celui de la formation. Ali Ghannam rappelle que le contrat-programme pour le tourisme, signé en 2000 entre le gouvernement et la CGEM, avait prévu la formation de quelque 72 000 lauréats jusqu’en 2010. «Or, non seulement on est loin du compte, mais les meilleurs s’en vont à l’étranger où ils sont mieux rémunérés», se désole M. Ghannam. La solution, selon le tandem candidat, est d’organiser rapidement des Etats généraux de la formation. Mais encore ? Quelles solutions pour augmenter la capacité des instituts de formation et développer les filières manquantes ?

Par ailleurs, une attention particulière sera aussi accordée par la FNT au tourisme intérieur en accompagnement du plan Mada’in, programme d’investissement initié par le gouvernement pour les nationaux.
Enfin, et c’est le sujet qui fâche : l’Observatoire du tourisme qui fournit les statistiques officielles, et qui est l’objet de critiques de la part des professionnels, ne devrait plus être sous le contrôle unique du ministère de tutelle. Il est invité à siéger au sein du conseil d’administration de la FNT, une manière donc de l’affranchir de sa tutelle.

Ces intentions suffiront-elles pour convaincre les votants ? Difficile de se prononcer, d’autant plus qu’il n’y a pas de programme alternatif, le tandem Alami-Ghannam étant le seul en lice pour le moment. Ironique, Othman Alami a ce mot : «S’il y a d’autres duos de candidats, ils attendent la nomination du Premier ministre et du ministre du tourisme avant de se déclarer». Affaire à suivre…