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Le dernier pan du complexe solaire de Ouarzazate se met en place
La mise en service de la centrale Noor IV est prévue pour le premier trimestre 2018. Le tarif de sortie du kWh de Noor Ouarzazate IV s’établira à 0,44 DH. A fin 2016, la puissance installée en énergies renouvelables s’élevaient à 2 845 MW.
C’est dans la Commune rurale de Ghassate, à 42km de Ouarzazate, que le Souverain a donné le coup d’envoi, samedi 1er avril, des travaux de réalisation de la Centrale Noor Ouarzazate IV. Cet énième grand projet du plan solaire marocain constitue la dernière phase du Complexe solaire Noor Ouarzazate totalisant 582 MW. D’une capacité de 72 MW, la future centrale photovoltaïque NorIV qui sera érigée sur 137 ha nécessitera un investissement de 750 MDH. Sa mise en service est prévue pour le premier trimestre de 2018.
Cette centrale sera développée dans le cadre d’un partenariat associant Masen, groupe public chargé de piloter les énergies renouvelables au Maroc, et un consortium d’opérateurs privés mené par le groupe saoudien Acwa power et sélectionné suite à un appel d’offres international. L’exploitation sera opérée selon un schéma de production indépendante (Independent Power Production – IPP) tripartite intégrant l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). «La structuration juridico-financière unique des projets de Masen avec le soutien de l’Etat, permet d’assurer le meilleur prix du kilowattheure. Aussi, le tarif de sortie du kilowatt-heure de Noor Ouarzazate IV s’établira à 0,44 dirham, coût parmi les plus compétitifs sur le marché mondial du photovoltaïque», indique l’agence MAP qui a couvert la cérémonie de lancement des travaux de la centrale par S.M. Mohammed VI.
Pour le financement, la KfW Bankengruppe (Kfw), Banque allemande de développement, a apporté 659 MDH. Cette institution est un bailleur de fonds de premier plan des quatre centrales du complexe Noor Ouarzazate. C’est dire l’engouement des Allemands pour les énergies vertes et la confiance qu’ils accordent à la viabilité du plan solaire marocain.
Les travaux de Noor II et Noor III achevés à plus de 74%
Noor II et Noor III qui ont été lancées par le Souverain le 4 février 2016 affichent respectivement un taux d’avancement des travaux de réalisation de 76% et de 74%, à en croire la MAP. D’une puissance de 200 MW, NoorII est développée sur une surface de plus de 610 ha. Nécessitant une enveloppe d’environ 9,218 milliards de DH, la future centrale utilisera pour produire de l’électricité propre la technologie thermo-solaire (CSP à refroidissement sec). Parmi ses bailleurs de fonds, on compte la banque allemande Kfw, la Banque mondiale (BM), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque européenne d’investissement (BEI), le Fonds pour les technologies propres (FTP) et l’Union européenne via la Facilité d’investissement pour le voisinage (FIV), apprend-on de Masen. Plus de 3 870 employés de 53 entreprises, dont 43 entreprises marocaines, sont mobilisés sur le chantier. D’après les estimations de Masen, elle sera livrée au 3e semestre de 2017.
La centrale Noor III est, quant à elle, développée sur une surface de plus de 582 ha avec la technologie thermo-solaire (CSP). Elle aura une puissance de 150 MW. L’investissement de 7,18 milliards de DH est financé par sept bailleurs de fonds, en l’occurrence la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale (BM), le FTP, la Kwf, la Banque européenne d’investissement (BEI), le FIV et l’Agence française de développement (AFD). Masen estime sa mise en service pour le début de l’année 2018. A ce jour, plus de 2 520 employés de 53 entreprises, dont 40 marocaines, y sont intervenues.
Ces deux centrales disposant d’une capacité de stockage thermique de plus de 7 heures seront également exploitées selon le schéma IPP. Le prix au Kwh s’établira à 1,36 DH pour la première et 1,42 pour la deuxième.
Les trois centrales en chantier, en plus de Noor I (160 MW) opérationnelle depuis février 2016, permettront d’éviter 888 600 tonnes de Co2 par an, indique-t-on auprès de Masen. La centrale thermo-solaire Noor 1 avait, pour rappel, nécessité 7 milliards de DH. A terme, le Complexe Noor Ouarzazate comprendra aussi un parc à thèmes de 16 hectares intitulé Masen Park et dont le tracé reproduit celui de la carte du Royaume, ainsi que des équipements structurants, dont une plateforme Recherche et développement, un bâtiment multifonction comprenant des espaces dédiés à l’exploitation et au fonctionnement du site, un auditorium et une médiathèque.
En somme, le Complexe Noor Ouarzazate, un des plus grands sites de production solaire multi-technologique au monde, aura nécessité un investissement total de 24 milliards de DH, sans compter les infrastructures communes développées par Masen et l’ONEE pour les besoins des développeurs. Ces infrastructures servent les besoins de connexion électrique, de transport routier, d’adduction en eaux brute et potable, de drainage, de télécommunication et de sécurité. L’objectif du Maroc est de développer une puissance de production électrique propre additionnelle de 3 000 MW à l’horizon 2020 et de 6 000 MW à l’horizon 2030 en combinant le solaire, l’éolien, l’hydraulique et d’autres types d’énergie renouvelable comme la biomasse. A fin 2016, la puissance totale installée en énergies renouvelables s’élevaient à 2845 MW dont 1 770 MW pour l’hydroélectricité, 895 MW pour l’éolien et 180 MW pour le solaire.