SUIVEZ-NOUS

Affaires

Le CMI veut développer le paiement par carte dans le secteur des transports

Le secteur des transports ne pèse que 12% du volume des transactions monétiques. Les habitudes commencent à  s’ancrer pour l’achat de carburant et de billets de transport routier, aérien ou ferroviaire.

Publié le


Mis à jour le

CMI

Au Maroc, le paiement par carte bancaire est encore en grande partie effectué dans le commerce de biens de consommation courante. Le Centre monétique interbancaire (CMI) entend, dans le cadre de sa stratégie de développement des paiements électroniques et de l’équipement des commerçants en terminaux de paiement électronique (TPE), poursuivre ses actions de sensibilisation pour que l’usage soit plus répandu dans d’autres secteurs, les transports en particulier. De la billetterie des transports publics aux stations-services, en passant par les garagistes, les centres de visite technique et les vendeurs de pièces détachées, ce secteur ne pèse que 12% du volume des transactions traitées par le CMI. Son potentiel est cependant fort intéressant car ce volume croît de plus de 30% par an. Sur les 12 derniers mois (du 01/05/2014 au 30/04/2015), les 1 180 stations-services affiliées au CMI ont en effet réalisé 3,3 millions de transactions pour un montant global de 1,146 milliard de DH et les 433 centres d’entretien de véhicules, soit les garagistes et les centres de maintenance des concessionnaires, également affiliés au CMI, ont enregistré 64000 transactions de paiement électronique pour un chiffre d’affaires de 97 MDH.

Nombreux à utiliser quotidiennement les transports, les porteurs de cartes n’ont d’ailleurs aucun mal à s’adapter: près de 2% du chiffre d’affaires de Casa Tram provient ainsi du paiement par carte et les 60 bornes libre-service de l’ONCF enregistrent autour de 600 transactions/jour. «Le montant moyen réglé sur les bornes oscille entre 60 et 110 DH selon les périodes de l’année», précise Ismaïl Bellali, DGA du CMI. Sans oublier les transporteurs routiers, CTM en tête, maritimes et aériens qui proposent de plus en plus le paiement en ligne des billets. Même s’il s’agit parfois de petits montants, leur nombre est important. «Les usagers s’habituent à régler de petites sommes par cartes bancaires, ce qui était inimaginable il y a quelques années seulement», ajoute M. Bellali.

Les centres de visite technique incités à s’équiper en TPE

Le secteur des transports, l’un des premiers à avoir été équipé de TPE, est donc appelé à s’orienter davantage vers la monétique. «La majorité des entreprises structurées sont affiliées au CMI : transports routier, ferroviaire, maritime et aérien. Quant aux stations services, elles ont un taux d’équipement en TPE avoisinant les 80% en général, et de 100% en ville», détaille M. Bellali. Pour les prestations gouvernementales aussi, beaucoup a déjà été fait, avec notamment le paiement en ligne des contraventions.

Il s’agit aujourd’hui d’aller plus loin. Le CMI planche ainsi, avec la Direction générale des impôts (DGI), sur le paiement sur TPE de la vignette automobile. «L’équipement des perceptions est bien avancé et nous escomptons que les automobilistes régleront leur vignette en 2016 en utilisant massivement leur carte bancaire», confie le DGA. A terme, l’objectif est de permettre le paiement par Internet de ladite vignette. «Bien sûr, en cas de dématérialisation de la vignette, des mesures d’accompagnement doivent être envisagées pour le contrôle par les éléments de la police ou de la gendarmerie», rassure M. Bellali.

Disposant du réseau électronique le plus large du Maroc, avec environ 30 000 TPE interconnectés pouvant héberger différentes applications, telles que la gestion de la fidélité, le transfert de fonds de TPE à TPE ou le paiement en X fois, le CMI ambitionne également de convaincre les centres de visite technique de s’équiper massivement en TPE. «L’intérêt est là, reste à concrétiser ces partenariats. Nous sommes persuadés que ce créneau ne peut pas rester sans équipement TPE et qu’un terrain d’entente sera trouvé sur le modèle économique à adopter», confie M. Bellali.

Initié en 2014 avec les autorités de tutelle, le projet d’aides directes aux transporteurs permettant à ces derniers de payer leur carburant aux tarifs subventionnés tout en assurant à la station-service le paiement du complément de la subvention à partir du compte spécial gouvernemental prévu à cet effet, et qui pourrait tout aussi bien s’appliquer aux professionnels de la santé, présente également de belles perspectives même s’il reste à l’état de projet.