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Lavage de voitures : une activité rentable, mais très consommatrice d’eau

Le prix de la prestation varie de 30 DH à  300 DH. Le lavage écolo, plus cher, gagne du terrain. Pour faire des économies, beaucoup de garages indépendants s’approvisionnent en eau à  partir de puits.

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Lavage voiture MAROC 2012 11 15

Les stations-services et le gardien de voitures muni d’un chiffon et d’un seau d’eau pour allonger sa recette ont désormais des concurrents de taille dans l’activité de lavage de voitures. Dans toutes les grandes villes, les garages spécialisés poussent comme des champignons. Difficile de savoir combien il y en a. L’élargissement continu du parc automobile est pour beaucoup dans cette affluence, mais le niveau du budget d’investissement à mobiliser -en moyenne 75 000 DH, selon le gérant d’un garage- incite davantage les opérateurs à se lancer. En dépit de la concurrence, les gérants que nous avons interrogés semblent contents de leur business. «Au départ, on a voulu essayer ce business et il s’est avéré que nous n’avons pas fait un mauvais choix», affirme Jad, le gérant d’un garage de lavage auto à Casablanca ouvert il y a quatre ans. Comme dans beaucoup d’autres, une palette de services est offerte. On ne parle plus de nettoyage sommaire de la carrosserie ; il y a le lavage de la carrosserie à l’eau, l’aspirateur pour l’intérieur, le lavage moteur à l’eau, le lustrage et le lavage complet dont les coussins, garniture, moquette et plafond. Même les nouveaux modèles dotés d’équipements électroniques sont pris en charge.

Les tarifs vont de 30 DH pour les opérations simples à 300 DH pour le lavage complet, en fonction du volume de la voiture ou du travail à effectuer. Karim, technicien dans un garage à Rabat, explique que «le garage de lavage de voitures est un projet facile à concrétiser qui rapporte beaucoup d’argent si le gérant est le propriétaire du local». Le garage existe depuis une dizaine d’années et s’est fait des habitués car il accueille 10 à 15 voitures par jour. Avec un tel niveau de fréquentation, la rentabilité peut être rapidement assurée.

Cela dit, malgré la facilité apparente, ce n’est pas une activité sans risque. Un accident de la voiture, une panne de démarrage véhicule après le lavage ou autre incident survenu dans le garage sont la hantise des gérants, souligne en substance Jad. D’où le besoin de contracter une police d’assurance pour parer à toute éventualité.

L’approvisionnement direct à partir de la nappe phréatique est soumise à autorisation

Pour dégager un revenu confortable dans cette activité, il est indispensable de faire des économies sur la facture d’eau et d’électricité. Comme il est difficile de bien maîtriser la consommation électrique, beaucoup de garages s’approvisionnent directement en eau dans la nappe phréatique en creusant des puits (voir encadré). Pourtant, la loi 10-95 relative à l’eau impose à quiconque désirant creuser un puits, en campagne comme en ville, dans une résidence ou dans un local industriel, à en faire la demande auprès de l’agence du bassin hydraulique de son lieu de résidence. Il est évident que l’autorisation n’est pas gratuite.
C’est en prenant en compte le souci environnemental que Viréo a pris à contre-pied  les opérateurs classiques en proposant le lavage sans eau. Présent depuis 2008 à Casablanca, il a désormais huit franchisés au Maroc et en France. Au départ, une étude de marché auprès de 900 Casablancais avait révélé que 75% étaient favorables à un nouveau service à valeur ajoutée pour le lavage de voitures et pouvaient dépenser plus pour l’obtenir. Selon les estimations de Hicham El Bayed, président de la société, c’est 16 millions de litres d’eau qui sont utilisés chaque jour en lavage de voitures dans le circuit des stations-service. «De là, on avait conscience de la nécessité de rationaliser les ressources hydriques», explique-t-il.

Le pari n’était pas gagné d’avance avec des clients qui ne sont pas habitués à ce genre de lavage. Viréo offre une gamme complète de services, dont le Gloss Guard (protection de longue durée qui conserve la brillance du véhicule). Ce dernier concept est développé en Europe et commercialisé par l’entreprise. Il permet à la couleur de la carrosserie de rester neuve et facilite le nettoyage. Le procédé du nettoyage est facile, il utilise des pulvérisateurs avec des produits adaptés et des serviettes microfibres pour passer sur le véhicule. C’est également un procédé économique car les microfibres peuvent être réutilisées beaucoup de fois et le produit nettoie, lustre et protège. «Ce concept a trouvé des clients intéressés aussi bien dans les voitures de luxe que dans le milieu de gamme», affirme Hicham El Bayed. Les prix des prestations varient de 50 DH à 5 000 DH (protection longue durée de la carosserie avec une garantie de 5 ans). C’est une formule sur mesure, c’est-à-dire qui prend en compte les  besoins de chaque véhicule. Le lavage dure 2h en général. Les garages de Viréo accueillent en moyenne une dizaine de véhicules par jour. Si l’objectif des garages traditionnels est de traiter un nombre important pour réaliser un chiffre d’affaires confortable, ici ce sont les prestations de luxe qui sont ciblées, car l’entreprise voulait se distinguer. D’autres opérateurs ont commencé à investir cette niche qui requiert une technologie plus avancée.