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Larbaa d’Anza à Agadir : L’exemple d’un souk informel

Un marché hebdomadaire d’un autre temps depuis plus de 40 ans en pleine zone urbaine sur un terrain privé objet d’un différend juridique entre un promoteur public et les propriétaires attributaires. Aucune retombée en termes de recettes sur les caisses de la Commune.

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Midi, au grand carrefour de l’entrée de la localité d’Anza au Nord d’Agadir, ce mercredi 21 septembre comme chaque mercredi, depuis des années, tout au long de la route, sur les bas-côtés des voitures sont stationnées en grand nombre. Difficile de trouver une place pour se parker. C’est l’heure de grande affluence du souk hebdomadaire improvisé, il y a longtemps, dans la localité. Ce marché en raison du jour de semaine lors duquel il se tient a été baptisé Souk Larbaa. Sur un terrain en face du rond-point de l’entrée d’Anza, vêtements, articles de ménages, gadgets, produits d’épicerie, légumes et viandes, il n’y a rien que vous ne puissiez pas trouver dans ce marché hebdomadaire qui attire toujours plus de monde dont les touristes sur la route des plages ou ceux qui découvrent le front de mer dépaysant d’Anza.
Créé en 1993, ce souk d’une autre époque n’a pas toujours eu lieu à cet endroit stratégique de l’entrée d’Anza. Il se tenait auparavant plus bas au cœur de ce centre urbain, toujours de manière hebdomadaire. Selon une source institutionnelle proche du dossier, c’est en 1996 que ce souk a été déplacé dans ce nouveau site à l’entrée d’Anza suite à la construction, par un opérateur public, d’un marché en dur sur les lieux. Il s’agit d’un complexe de 549 magasins construits sur une surface de 8900 m², indique une source proche du dossier.

En attendant un projet de réaménagement
Depuis sa mise sur le marché, beaucoup de locaux commerciaux de ce bâtiment ont été vendus. La même source raconte qu’une entreprise spécialisée dans la gestion des marchés et centres commerciaux a acquis depuis des années pas moins de 154 commerces ainsi que des parcelles non aménagées dans le complexe. «Il était pourtant prévu que les parcelles non aménagées soient exploitées par la Commune pour la tenue du souk hebdomadaire. C’est dans le contexte de cet arrangement entre le maître d’ouvrage et le bureau de la Commune d’Anza à l’époque que le souk s’est tenu à l’intérieur du complexe et que la collectivité a encaissé les taxes et recettes générées par ce souk», souligne une source communale.
Il faudra attendre 2014 pour que la commune urbaine d’Agadir se rende compte qu’elle ne pouvait pas continuer à faire le recouvrement de taxes et recettes générées par un terrain qui relève du privé. C’est ainsi qu’elle a décidé par arrêté le transfert du souk hebdomadaire Larbaa d’Anza au nouveau quartier urbain d’Anza Oulya. Mais les commerçants concernés ont refusé de suivre et aujourd’hui ils continuent de tenir leur commerce sur les lieux où ils ont été placés depuis 1996. Certains disent payer chaque mercredi une redevance de 5 à 20 DH à un privé pour l’espace qu’ils exploitent à l’extérieur du complexe. De leur côté face à cette situation, les propriétaires attributaires des magasins qui disent ne pas pouvoir exploiter leurs locaux dans ces conditions poursuivent depuis des années en justice le maître d’ouvrage du complexe. Qui démêlera cette situation complexe héritage du passé ? Le projet de réaménagement de la route qui dessert ce site et relie Anza à l’entrée d’Agadir et la route des plages provoquera sûrement des changements dans ce désordre.