Affaires
L’adaptation sera l’une des priorités de la COP22
Un enjeu pour les pays en développement, les pays africains et les Etats insulaires. L’introduction de mesures d’adaptation dans divers secteurs nécessite des investissements adéquats, d’où la difficulté de mobiliser les financements.

«Métriques de l’adaptation, une mesure pour des résultats concrets» : tel était le thème de la journée scientifique organisée, le 27 septembre à Skhirat, par le Comité scientifique de la COP22. En effet, l’adaptation constitue l’un des axes centraux de la feuille de route de la présidence marocaine de la COP22, du fait de l’impact des changements climatiques sur les pays en voie de développement, en particulier le continent africain. La rencontre, qui a réuni des experts internationaux, vise à promouvoir le débat technique et scientifique sur le sujet. Nizar Baraka, président du Comité scientifique de la COP22, estime que «la thématique de l’adaptation est éminemment importante dans le débat et l’action climatique. Elle l’est d’autant plus pour les pays en développement, les pays africains et les Etats insulaires, de par ses implications sur la sécurité alimentaire, la migration, la santé…».
Sur l’ensemble des contributions nationales (INDC) déposées par les différents pays, 75% comportent des projets d’adaptation. De ce fait, les pays seront amenés à mettre en place des plans nationaux d’adaptation. Or, l’introduction de mesures d’adaptation dans divers secteurs, notamment l’agriculture et la gestion des ressources naturelles, nécessite des investissements adéquats, en vue de parvenir à un développement résilient et durable. D’où la difficulté de mobiliser les financements nécessaires à la réalisation des projets d’adaptation.
Nicolas Rossin, expert de l’adaptation et du climat à l’Agence française de développement, considère, quant à lui, que «l’adaptation n’est pas uniquement une question de financements, c’est aussi une question de renforcement des capacités de production des connaissances».
La question est de savoir si les projets d’adaptation ont un impact réel pour réduire les effets des changements climatiques, telles que la pauvreté ou la migration. Dans ce cas, l’un des indicateurs qui pourrait être utilisé pour juger de la qualité des projets d’adaptation est leur capacité à contribuer aux Objectifs de développement durable (ODD).
C’est dire que les métriques de l’adaptation sont des instruments décisifs pour évaluer les projets et permettre la mise en place d’actions concrètes. C’est pourquoi il faudrait se mettre d’accord sur des éléments de mesure communs, permettant de mesurer les impacts et d’évaluer les risques. Ce qui fait dire à Bachir Baddou, directeur général de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance, que «la partie métrique est très importante pour l’évaluation et la quantification des risques climatiques». Au Maroc, où 391 zones ont été répertoriées comme inondables, plus d’un million d’hectares de terres sont assurés contre les risques climatiques, dont notamment la sécheresse. D’après certaines évaluations, la totalité des risques climatiques s’élèverait à 2 700 milliards de DH, d’ici 2030.
