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Affaires

L’activité de mareyage sera soumise à  autorisation

Locaux équipés, chaîne de froid, transport aux normes… , un nouveau cahier des charges pour l’exercice de la profession.
De lourdes amendes prévues pour les contrevenants.

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Le ministère de l’agriculture et des pêches maritimes s’est décidé à organiser la profession de mareyeur qui, jusque-là, n’était soumise à aucune réglementation. Son projet de loi 14-08 fixant les modalités d’accès au métier et les conditions de son exercice a été adopté le 26 novembre par la Chambre des conseillers. Selon ce texte, le mareyage est désormais considéré comme une activité commerciale soumise à autorisation. Les personnes physiques ou morales ou encore les pêcheurs eux-mêmes, organisés sous forme de coopérative, peuvent y prétendre, pourvu qu’ils remplissent les conditions contenues dans le texte.
Ainsi, le mareyeur, premier acquéreur des produits de la pêche après débarquement et des produits de l’aquaculture après élevage, devra avoir obligatoirement des magasins et s’équiper pour que les produits soient mieux conservés avant leur mise sur le marché. Il est tenu de décrire avec précision la nature et la qualité des moyens de transport utilisés, qu’il possède en propre ou appartenant à d’autres prestataires. Le texte précise que  les transporteurs, eux aussi, devront respecter les exigences sanitaires contenues dans l’autre loi 28-07 portant création de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA).
Parallèlement aux obligations techniques de manipulation et de transport, le projet de loi veut aussi assurer la traçabilité dans la totalité de la chaîne de production et de mise en vente des produits de la mer.

Les opérateurs ont une année pour se conformer à la loi

Le législateur oblige l’autorité chargée de délivrer les autorisations, l’Office national des pêches (ONP) en particulier, de donner une réponse dans les soixante jours suivant le dépôt de la demande.
Les contrevenants à la loi risquent de lourdes sanctions. Par exemple, ceux qui exerceraient le métier sans y être dûment autorisés seront passibles d’une amende dont le montant va de 300 000 à 500 000 DH. L’amende va de 100 000 à 300 000 DH pour ceux qui louent les autorisations.
Les commerçants qui refusent de tenir un registre devront, quant à eux, s’acquitter d’une pénalité de 5 000 DH à 100 000 DH.
Cependant, le législateur ne veut pas opérer une rupture trop violente dans l’exercice de la profession. Une période transitoire d’une année après la promulgation de la loi est prévue pour permettre aux opérateurs exerçant avant l’entrée en vigueur de la loi de s’y conformer. Tout comme il laisse la porte ouverte aux ayants droit de postuler à une autorisation en cas de décès des détenteurs. La loi entre en vigueur trois mois après sa publication au Bulletin officiel.