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L’accès des jeunes au foncier agricole sera facilité

La régionalisation de la politique agricole, la refonte du cadre institutionnel du secteur agricole et la priorité accordée à l’agriculture solidaire sont les trois facteurs de succès du PMV. Les jeunes de 15 à 34 ans ne représentent que 10% des exploitants agricoles.

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AKHANNOUCH SIAM 2018

Quelque 105 milliards de DH d’investissements, 415 000 ha de nouvelles plantations, stabilisation de la population rurale à 13,3 millions d’habitants, croissance de 7,3% du PIB agricole, augmentation de 65% des exportations, création de 250 000 emplois… Ce sont là les principaux chiffres à retenir du bilan d’étape du Plan Maroc Vert, dix ans après le début de son exécution. «Le PMV a transformé profondément le secteur agricole», s’est félicité le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Aziz Akhannouch, en ouverture de la dixième édition des Assises nationales de l’agriculture, organisées lundi 23 avril à Meknès autour de la thématique : «La jeunesse, principal moteur et bénéficiaire de développement agricole».

S’il se positionne d’abord en un espace d’échange entre décideurs et experts mondiaux du secteur agricole, l’évènement représente l’heure du bilan pour le ministère. Au-delà des chiffres cités plus haut et des investissements réalisés depuis 2008, Aziz Akhannouch a développé un argumentaire autour de trois facteurs clés du succès.

D’abord la régionalisation de la politique agricole qui a, selon lui, «favorisé l’éclosion de pôles d’excellence régionaux comme à Beni-Mellal avec une production record de 405 millions de litres de lait, au nord-ouest avec une production de 19 000 tonnes de fruits rouges et à Taounate autour des 70 unités de trituration d’olives».

Ensuite, la refonte du cadre institutionnel du secteur agricole via la création de nouvelles entités au service de l’agriculture – l’ADA, l’ONSSA et l’ONCA – ainsi que la responsabilisation des professionnels à travers la signature de 19 contrats programmes.
Enfin, le classement «en priorité stratégique» de l’agriculture solidaire. Et pour preuve, le pilier II du PMV a permis l’accès au financement à 1 million d’agriculteurs – trois fois plus qu’en 2008 – et la consolidation de la production via la création de 8 000 coopératives. Au total, ce ne sont pas moins de 215 projets d’agriculture solidaire qui ont été financés pour une enveloppe globale de 2,1 milliards de DH.

Plaidoyer pour un nouveau pacte agricole à l’échelle africaine

Placée au centre des débats de la dixième édition des assises, la jeunesse rurale s’est naturellement invitée dans le discours de M. Akhannouch. Annonce importante à signaler : un projet stratégique ambitieux sera mis en place pour la facilitation d’accès des jeunes au foncier agricole.
Plus en détail, un nouveau deal verra le jour pour permettre, après concertations, à un jeune de chaque famille rurale de pouvoir bénéficier de l’exploitation des terres agricoles du vivant du père. En cours de finalisation, cette réforme fait suite aux constats qui ressortent du recensement national de 2016, à l’instar de l’âge moyen des chefs d’exploitations agricoles (53 ans) et la faible part des jeunes – entre 15 et 34 ans – parmi les exploitants agricoles (10% seulement).
Les autres intervenants des assises ont eux aussi plaidé en faveur de la création d’un nouveau pacte agricole à l’échelle africaine. «Avec une population majoritairement jeune, l’Afrique a les ressources suffisantes pour la transformation de son agriculture», a affirmé Josefa Leonel Correia Sacko, commissaire à l’économie rurale et à l’agriculture au sein de la Commission de l’Union africaine, notant que «malheureusement, ces jeunes représentent 60% du chômage en Afrique». Selon elle, le changement de paradigme qui doit sceller ce nouveau pacte agricole passe par «une qualification de réelles opportunités pour adopter enfin une chaîne de valeur dans le système de production, de transformation et de commercialisation».
De son côté, le ministre français de l’agriculture et de l’alimentation, Stéphane Travert, a fait remarquer que pour relever le défi de l’emploi des jeunes ruraux, «la première des réponses, le premier pilier de ce new-deal agricole, doit être la formation agricole et rurale». Celle-ci doit prendre en compte les enjeux de durabilité, de compétitivité et de sécurité sanitaire et alimentaire.

[tabs][tab title = »Campagne agricole 2017-2018 : 98,2 Mq de céréales prévus « ]La campagne actuelle a connu un déroulement favorable, voire exceptionnel grâce à l’abondance, à la régularité et à la bonne répartition dans l’espace et dans le temps de la pluviométrie observée pendant la période décembre-avril. Le cumul de précipitations de 370 mm est supérieur de 16% à la normale. La superficie emblavée en céréales principales est de 4,5 millions d’ha contre 5,4 millions en 2016-17, soit une réduction de 16%). Pour autant, la production prévisionnelle des trois céréales principales est estimée à 98,2 Mq ; 3% de plus par rapport à la campagne précédente. «Cette performance a pu être réalisée grâce à un rendement moyen record de 21,8q/ha, en augmentation de 23% par rapport à la campagne précédente», a expliqué Aziz Akhannouch. Par espèce, la production prévisionnelle des trois céréales principales est répartie comme suit : 48,1 Mq de blé tendre, 22,8 Mq de blé dur et 27,3 Mq d’orge. La réserve des barrages est actuellement de près de 9 milliards m3 contre 7milliards m3 en 2017 à la même date.[/tab][/tabs]