La Voie Express s’ouvre sur l’international

C’est lundi 20 octobre, à Cavaillon (à 80 km au nord de Marseille), que La Voie Express a signé un accord de partenariat avec La Flèche, importante société de transport installée dans cette ville, en présence de Renaud Muselier, secrétaire d’Etat français aux Affaires étrangères. Le protocole ne prévoit pas de lien capitalistique. Il a pour objet d’organiser et de développer le transport de marchandises, notamment par remorques de groupage et remorques complètes, entre la France et le Maroc, à l’import comme à l’export. Les deux sociétés doivent ainsi entreprendre une politique commerciale pour prospecter et démarcher les expéditeurs et les destinataires dans leurs pays respectifs. Des actions communes pourront toutefois être menées dans les deux sens.
Pour ce qui concerne l’exploitation, il revient à La Flèche de gérer les trafics en remorques complètes en France et au Maroc ainsi que le groupage, côté français. Quant à La Voie Express, elle assurera la gestion des trafics groupage dans son pays.
Pour La Flèche, qui réalise déjà 5 % de son chiffre d’affaires transport de 90 millions d’euros, soit près d’un milliard de DH, sur le Maghreb (Maroc et Tunisie), cet accord est un moyen pour fouetter une activité relativement bridée par les faibles flux retour. En effet, pour 700 camions expédiés, seulement 500 reviennent chargés. Ce déséquilibre devrait logiquement être corrigé, particulièrement au Maroc, grâce aux actions de La Voie Express qui vise un chiffre d’affaires compris entre 7 et 10 MDH sur le trafic export, en 2004, sa première année sur le réseau international. C’est effectivement au début de cet exercice que l’activité commune commencera réellement. Pour l’instant, les deux partenaires en sont à la phase de réglage à travers des opérations ponctuelles.

Les deux sociétés exploiteront un parc d’un millier de véhicules
Visiblement, ils sont en mesure de réaliser leurs objectifs. La Flèche, qui fréquente les routes marocaines depuis plusieurs années et qui dispose même d’une agence à Casablanca, est dotée de 300 véhicules moteurs et de 600 semi-remorques ou caisses mobiles. Créée en 1960 sous forme de coopérative (son capital est détenu par 33 sociétaires), elle capitalise, en outre, une solide expérience dans le transport de marchandises et la logistique. Autre atout important, la société cavaillonnaise est bien implantée dans l’Hexagone et «figure parmi les dix premières entreprises du secteur», souligne Jean Claude Bouchet, son président, qui revendique au moins la deuxième place dans la région Paca (Provence-Alpes Côte d’Azur). Quant à La Voie Express, elle couvre presque tout le Maroc avec 22 agences desservies par un parc de 168 camions. Fondée il y a seulement sept ans, elle constitue déjà la figure de proue du secteur de la messagerie au Maroc.
A côté des moyens techniques et humains, les deux sociétés peuvent surfer sur un environnement porteur. «Cet accord s’inscrit dans une suite logique d’événements économiques où la mondialisation des échanges a fait que la concurrence internationale se fait de plus en plus rude et où les donneurs d’ordres sont de plus en plus exigeants en termes de réactivité, de coûts et surtout de délais. Les nouveaux concepts logistiques tels que just in time, flux tendus, flux tirés… sont là pour le confirmer», devait, à juste titre, faire remarquer Omar Talal, président de La Voie Express. En somme, la demande potentielle est importante. Reste à l’exploiter grâce à un maillage intelligent du terrain