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La Sonadac veut recaser tous les ménages de sa zone d’intervention d’ici fin 2016

Depuis juillet 2014, la société a relogé 1 600 ménages occupant des maisons menaçant ruine sur les 3 800 bénéficiaires identifiés. 800 ménages ayant reçu des propositions sont en train de préparer leur dossier de crédit.

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Sonadac 2015 07 06

Les opérations de relogement des habitants des constructions menaçant ruine (CMR) de l’Ancienne médina de Casablanca avancent avec parcimonie. Preuve en est, sur une période de huit mois, seules 600 familles ont été relogées. Pour rappel, suite à l’effondrement des trois immeubles du quartier Bourgogne survenu lors du précédent Ramadan (juillet 2014), une convention pour le relogement de 9 250 ménages habitant des constructions menaçant ruine (CMR) sur la période 2014, 2015 et 2016 a été signée par le gouvernement et la Région du Grand Casablanca. Parmi ces ménages, 6 807 résident dans la préfecture d’arrondissement de Casa-Anfa, dont près de 3 800 dans la zone d’intervention de la Sonadac. A cette période-là, le dossier des habitats menaçant ruine de l’ancienne médina faisait l’actualité. Pour calmer l’opinion publique, les autorités de la ville ainsi que la Sonadac avaient fait de ce dossier une priorité. De juillet à octobre 2014, 1 334 ménages ont été relogés de manière définitive (5 278 personnes) tandis que 1 027 ménages disposaient d’une offre. Sur ce total, la Sonadac a permis à 1 100 familles d’avoir un toit, sans compter les 996 dossiers qui étaient en cours de finalisation.

Cependant, une fois la polémique autour du sujet de l’effondrement tombée aux oubliettes, le rythme des attributions a baissé. Par conséquent, depuis octobre 2014, le pourcentage des familles relogées n’a progressé que de quelques points. D’après les chiffres communiqués par la Sonadac, le total des ménages ayant bénéficié de cette opération est de 1 950 (soit 7 489 personnes). Sur ce total, elle a relogé définitivement 1 600 familles (5 900 personnes). Soit 500 familles d’octobre 2014 à juin 2015 (8 mois). Le management de la société confirme que «800 autres ménages ont déjà eu des propositions et ils sont actuellement en train de préparer leur dossier de crédit immobilier». Entre les ménages relogés définitivement et ceux en cours, la société a pu traiter 2 400 dossiers sur un total de 3 800.

Sur les 17 000 ménages recensés en 1989, 4 900 ont obtenu un nouveau logement

A présent, la Sonadac enchaîne les réunions avec les promoteurs immobiliers privés pour constituer un stock d’appartements. La raison, «la société envisage d’ici le premier trimestre de l’année 2016 de faire une offre aux 1 400 ménages restants. L’objectif serait de reloger définitivement tous les ménages qu’elle prend en charge d’ici la fin de l’année prochaine», annonce Saad Laachfoubi, son directeur général. En clair, la Sonadac a intérêt à accélérer le relogement des habitants des constructions menaçant ruine, car ces familles ne représentent que 23% du total des ménages qu’elle doit recaser dans le cadre du projet de l’Avenue Royale.

Pour rappel, le nombre de familles qui devaient bénéficier de ce programme de relogement dans le cadre du projet de l’Avenue Royale était de 12 000 en 1989. Avec le retard qu’a pris cette opération, ce nombre est passé à 17 000. Sur ce total, près de 2 700 ménages ont été recasés dans le quartier Al Nassim entre 1999 et 2003. Ensuite, le programme a été arrêté pour des raisons d’expropriation de terrains, mais également pour des raisons financières. Avec l’arrivée de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) dans le tour de table de la Sonadac et le changement du management, l’opération a été relancée en juin 2012 et a bénéficié à 607 ménages. En 2014, la priorité a été donnée aux habitants des constructions menaçant ruine de la zone. L’opération a permis le relogement de 1600 familles. En somme, de 1999 à aujourd’hui (15 ans), la Sonadac a relogé à peine 4900 familles sur un total de 17 000 (soit 29% des objectifs). Il lui reste encore près de 12 100 ménages à recaser. Toutefois, cette opération ne peut aboutir seulement par les achats de stocks d’appartements auprès des promoteurs immobiliers privés. La société doit forcément débloquer le dossier de la zone non inondable du site d’accueil de Nassim (terrain de 200 hectares qui lui appartient). Elle attend toujours l’ouverture à l’urbanisation de cette zone par les autorités locales pour pouvoir commencer les travaux. Pourtant, il y a urgence car de nouveaux ménages pourraient profiter du retard dans l’exécution de ce gros chantier pour venir réclamer indûment un logement comme ce fut le cas en 1999.