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«La reconnaissance de l’Etat permettra de créer des liens entre grandes écoles publiques et privées»
L’établissement fait partie des écoles ayant obtenu récemment la reconnaissance de l’Etat. Pour son président, la frontière a bougé ; elle n’est plus entre institutions publiques et privées, mais dorénavant entre établissements reconnus pour le respect des normes et des exigences de l’Etat, et les autres.
En tant qu’opérateur majeur du secteur, quel regard portez-vous sur l’état de l’enseignement supérieur, sa performance, sa contribution à la formation des élites, ses forces mais aussi ses faiblesses et insuffisances ?
Voici une question compliquée ! L’enseignement supérieur comme l’éducation sont au cœur des défis du développement de notre pays. Il répond à une demande de plus en plus forte à l’échelle nationale. Cette demande s’exprime de la part de la jeunesse et des familles mais aussi de la part des secteurs économiques du pays. Je pense qu’il faut voir tout le chemin parcouru et la vitesse à laquelle les changements s’opèrent ; la dynamique est à mon sens enclenchée.
En ce qui concerne la formation des élites, je reste convaincu que nous devons capitaliser sur les institutions fortes du Maroc, je pense à l’Ecole Mohammadia des ingénieurs (l’EMI), à l’EHTP, à l’IAV, à l’ENIM, à l’INPT ou l’ENSIAS et bien d’autres. Nous avons de vrais fleurons et nous devons les soutenir et les renforcer. La reconnaissance de l’Etat donnée à certains établissements privés devrait permettre de créer des liens, des ponts entre grandes écoles publiques et privées reconnues. Nous devons ensemble contribuer à la formation des élites futures. A ESCA Ecole de management, nous avons publié il y a 18 mois un livre blanc : «Former les dirigeants de 2030».
Nous sommes convaincus que les Business Schools de renom ont un rôle à jouer évidemment par la production du contenu et de la recherche utile aux entreprises, par le développement de partenariats avec les entreprises, et par l’adoption de pédagogies qui soient au service de l’émergence économique.
L’internationalité de l’enseignement supérieur est un vrai sujet. Notre ambition de hub financier et économique pour l’Afrique constitue une forte motivation. Pour devenir un hub de formation, nous devons en faire aussi un projet national avec une stratégie dédiée. Nous accueillons en 2015 seulement 6 437 étudiants subsahariens sur un total de 330023 à comparer à 34 157 en Afrique du Sud, 17 495 au Ghana et même 16 130 en Arabie Saoudite. Nous voyons bien que nous parlons souvent d’une ambition plus que d’une réalité. Nous avons la possibilité de développer le poids du Maroc dans la mobilité étudiante diplômante.
L’ESCA fait partie des écoles supérieures privées qui viennent d’obtenir la reconnaissance de l’Etat. Qu’est-ce que cela apportera de plus à vos diplômes ?
La reconnaissance de l’Etat témoigne avant tout de la qualité des enseignements dispensés dans les différents programmes d’études de ESCA Ecole de management et de la conformité de son modèle pédagogique aux standards les plus élevés définis par l’Etat. Elle confère aux lauréats l’équivalence aux diplômes nationaux et leur offre, entre autres, la possibilité d’accéder à la fonction publique, à un Doctorat national ou à une fonction réglementée. Cette distinction vient confirmer la réputation dont jouit notre établissement à l’échelle nationale, régionale et internationale.
A l’instar d’autres établissements, l’ESCA opère et délivre des diplômes depuis plusieurs années et a prouvé la valeur de son cursus dans le secteur privé. Pourquoi cette reconnaissance n’est venue que maintenant ?
Le ministère de l’enseignement supérieur a mené une importante réforme par cette décision de reconnaissance par l’Etat des institutions privées conformément aux dispositions du Décret N° 2.14.665 du 10 novembre 2014. Le processus vient d’aboutir et aujourd’hui nous sommes parmi les rares institutions à avoir décroché cette reconnaissance prononcée le 31 mars 2017. Nous en sommes très fiers. Je pense que la frontière a bougé ; elle n’est plus entre institutions publiques et privées, la frontière est dorénavant entre établissements reconnus pour le respect des normes et des exigences de l’Etat, et les autres.
De même, l’ESCA est depuis plusieurs années reconnue à l’échelle internationale comme étant une des meilleures business school et a été primée à plusieurs reprises à ce titre. Qu’est-ce qui vous vaut ces reconnaissances mondiales? Et qu’est-ce que cela implique en termes de requis sur le plan pédagogique ?
Effectivement, nous sommes également fiers d’être la 1ère Business School au Maroc et en Afrique francophone par des classements internationaux qui se basent sur des critères objectifs et transparents tels que la qualité de nos enseignements, la reconnaissance de l’entreprise, l’employabilité, le degré d’internationalisation de notre école… Le succès de ESCA Ecole de management réside dans des réalisations concrètes à tous les niveaux ; pédagogie, internationalité de nos programmes, professionnalisation, recherche… Nous avons d’ailleurs reçu plusieurs prix internationaux, notamment pour la production de meilleures études de cas dans la région MENA par l’EFMD (European Foundation for Management Development), reconnue mondialement en tant qu’organe d’accréditation pour la qualité et l’analyse d’impact dans l’enseignement du management. Ces réalisations représentent évidemment la consécration de nos investissements matériels, immatériels et en ressources humaines initiés depuis plusieurs années.
Par ailleurs, nos méthodes pédagogiques répondent aux standards nationaux et internationaux les plus récents, comme en témoigne la reconnaissance par l’Etat.
Plus concrètement, nos formations visent le développement de compétences dynamiques permettant à nos lauréats d’intégrer la vie professionnelle avec beaucoup de succès et d’aspirer à des postes de responsabilités. Nos méthodes pédagogiques sont ainsi orientées projets permettant à nos étudiants d’apprendre par l’action. Ils sont aussi amenés à gérer des projets réels, développant ainsi leur sens de leadership, d’entrepreneuriat et d’innovation.
Notre quête de l’excellence académique est primordiale pour préparer des ressources humaines qualifiées pouvant permettre aux entreprises marocaines de faire face à la compétition internationale. Les entreprises marocaines ont de vrais défis devant elles et il nous revient de leur proposer des talents à même d’accompagner leur performance et leur internationalisation.
L’ESCA offre à ses étudiants des ouvertures sur le monde à travers des partenariats d’échanges avec de prestigieuses universités. Quel est l’apport de ces formations à l’étranger pour vos étudiants, d’une part, et pour l’ESCA en tant qu’institution, d’autre part ?
Depuis sa création il y a 25 ans, ESCA Ecole de management a fait de l’international un de ses axes stratégiques. Nous avons ainsi initié différents programmes d’études à l’international avec 93 institutions internationales sur les 5 continents offrant à nos étudiants plus de 200 places en échange annuellement. Ces programmes qui sont très demandés par nos étudiants permettent de favoriser la prise d’indépendance, la perspective globale (Global Thinking), la maîtrise de langues et l’aspect culturel. En intégrant ESCA Ecole de management, nos étudiants ont ainsi l’avantage de vivre des expériences académiques, culturelles et linguistiques uniques au monde. D’un autre côté, les programmes d’échange ont un impact positif sur la vie à l’école tout au long de l’année. La dimension multiculturelle est, en effet, très apparente dans nos différents programmes qui attirent de plus en plus d’étudiants et de professeurs internationaux. Cette année ce sont 27 nationalités qui se sont côtoyées au sein de ESCA Ecole de management. Cette dynamique nous permet de maintenir notre niveau d’excellence académique pour la formation de profils marocains et internationaux de plus en plus présents dans nos cours.
[tabs][tab title =”Echange d’étudiants : accord entre l’ESCA et HEC Montréal“]HEC Montréal et ESCA Ecole de management ont signé, le 3 juillet à Casablanca, un accord pour la mise en place d’un programme d’échange visant à permettre à 80 étudiants sur les cinq prochaines années de passer un semestre d’études à Montréal ou à Casablanca. Principal objectif, lier la culture francophone québécoise à la culture marocaine et permettre aux étudiants de vivre des expériences riches et de découvrir les potentialités économiques des deux pays. Les deux établissements vont également développer de nouveaux programmes et projets en commun bénéficiant du rôle de l’Esche en tant que hub éducatif à Casablanca et au service de la région. Ces nouveaux projets consolideront le partenariat stratégique entre les deux institutions, établi en septembre 2016, grâce auquel elles offrent la possibilité à des bacheliers de poursuivre un Bachelor en administration des affaires à HEC Montréal après 2 ans à l’ESCA.[/tab][/tabs]