SUIVEZ-NOUS

Affaires

La RAM et les agences de voyages enterrent la hache de guerre

La compagnie aérienne s’engage à ne pas démarcher directement les gros clients.
Elle contribuera à la mise à niveau des agences à hauteur
de 7 MDH sur trois ans.
La Fédération des agences de voyages s’engage à mettre
le secteur à niveau.

Publié le


Mis à jour le

Huit mois après le différend qui avait créé un froid entre eux, Royal Air Maroc et les agences de voyages ont finalement pu se mettre d’accord sur les nouvelles règles du jeu de leur partenariat. Le conflit portant sur le nouveau modèle économique imposé par la compagnie aérienne depuis le 1er novembre 2005, et qui se résumait à la quasi-suppression de la commission versée aux agences de voyages sur les billets vendus, et son remplacement par des frais facturés aux clients, est en passe d’être réglé. La compagnie et les agences, représentées par la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM), devaient signer, jeudi 20 juillet, une convention définissant dans le détail les modalités du nouveau système. Lequel système, quoique dénoncé au début, semble aujourd’hui arranger les affaires des agences de voyages, surtout les plus importantes et les mieux structurées parmi elles.

A en croire Faouzi Zemrani, président de la FNAVM, c’est surtout la manière brutale employée par la RAM qui était dénoncée et non le système en soi. La conclusion de cette convention a été l’occasion pour les parties de clarifier les rôles et les attributions de chacun. Ainsi, la RAM, non seulement renonce à courtiser les gros clients des agences de voyages, mais invitera désormais même ses propres clients à passer par une agence membre de la FNAVM, le service facturé étant le même pour tous. En contrepartie, la fédération, qui compte aujourd’hui 416 agences membres sur 600 ou 700 en exercice, est décidée à remettre de l’ordre dans le secteur, notamment à travers la mise à niveau des agences.

La RAM, pour sa part, a dégagé un budget de 7 MDH sur trois ans, complété par une ligne de financement du programme Meda, pour accompagner la mise à niveau des agences de voyages avec l’appui de l’OFPPT (Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail). Et pour mieux associer la compagnie à la réorganisation du secteur, les professionnels ont même accepté de l’accueillir au sein de la fédération en tant que membre associé, c’est-à-dire sans droit de vote.

Trois pôles pour la mise à niveau du secteur
«Les deux parties seront appelées de plus en plus à se concerter et à travailler ensemble pour la promotion et le développement de nouveaux marchés», affirme le président de la FNAVM. Il faut dire qu’avec l’ouverture du ciel marocain et l’arrivée de plusieurs concurrents, la compagnie nationale a aussi tout intérêt à s’adosser à un circuit de distribution étoffé.

D’où la nécessité du programme de mise à niveau pour lequel une réflexion est menée au sein de la fédération. Trois pôles de travail ont été constitués pour réfléchir respectivement sur la recherche et développement, les métiers du tourisme et les relations publiques.

La commission recherche et développement va s’atteler à travailler sur la fiscalité, la formation, les nouvelles technologies et la garantie professionnelle. A cet égard, il a été décidé de créer un fonds de garantie, à l’instar de celui qui avait été mis en place pour les opérations «Haj» et «Omra», et qui devait prendre en charge les pèlerins laissés en rade par les agences défaillantes.

La commission métiers du voyage, elle, a pour mission de plancher sur les transports aérien, maritime et terrestre, le tour-operating et le réceptif. Le but étant de développer ces créneaux et de les harmoniser. Cette commission a aussi en charge de développer le tourisme de niches.

A la commission relations publiques, enfin, on a confié la mission d’établir et assurer le dialogue avec l’administration ainsi que la représentation auprès des organisations professionnelles internationales. Cette commission a du reste été invitée à constituer un comité d’éthique chargé de travailler en priorité sur l’élaboration, dans un délai de six mois, d’un règlement intérieur et d’un code de déontologie.

Pour plus d’efficacité, chaque responsable de pôle est assisté par deux coachs, choisis pour leurs compétences en la matière.
Dernier chantier auquel le président de la fédération dit vouloir s’attaquer, celui de l’ouverture de la FNAVM sur les régions, alors qu’elle était restée jusque-là cantonnée à Casablanca. En plus des commissions de travail et du conseil d’administration qui associeront davantage les représentants des fédérations régionales, les responsables de la FNAVM s’engagent à tenir désormais les réunions mensuelles du bureau à tour de rôle dans chaque région.