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La moitié du Budget 2018 sera allouée aux secteurs sociaux

Le projet prévoit la création de 39 265 postes budgétaires, dont 20 000 dans le secteur de l’enseignement et 4000 dans celui de la santé. Une batterie de mesures fiscales pour la promotion de l’investissement privé et l’appui aux entreprises.

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Mohamed Boussaid1

Le ministre de l’économie et des finances, Mohamed Boussaid, a tenu, le 26 octobre à Rabat, une conférence de presse consacrée à l’évolution de la conjoncture économique, à l’exécution de la Loi de Finances 2017 au 30 septembre, ainsi qu’aux orientations générales du projet de Loi de finances (PLF) 2018, qu’il a qualifié de «projet volontariste à forte vocation sociale, priorisant l’emploi et l’investissement privé».

D’après les prévisions, la croissance économique devrait s’établir à 4,6% au titre de l’année 2017 (contre 1,2% en 2016), du fait de l’amélioration de la valeur ajoutée agricole de 15,9% au premier semestre 2017 (contre -11,9% un an auparavant), ainsi que de l’accélération du rythme de croissance de la valeur ajoutée non agricole à 2,6% au deuxième semestre 2017 (contre 2% à la même période de 2016). Au cours des neuf premiers mois de l’année, l’activité économique a bénéficié, à l’exception du secteur du BTP (-4,2%), de tendances sectorielles favorables, telles que la poursuite de la dynamique à l’export des métiers mondiaux du Maroc que sont l’aéronautique (+14,6%), l’industrie alimentaire (+8,5%), le textile (+6,3%), l’automobile (+4,3%) et l’électronique (+2,5%) ; la progression de la production du phosphate brut (+21,9%) et ses dérivés (+31%) ; l’augmentation du nombre de touristes (+10,4%) et des nuitées (+15%) ; etc.

Légère hausse des recettes ordinaires

Les neuf premiers mois de 2017 ont vu le ralentissement du taux d’inflation à 0,6% en moyenne. Le taux de chômage était, lui, de 9,3% (+0,2%) entre le deuxième trimestre de 2016 et celui de 2017. Le déficit commercial a enregistré une légère augmentation de 2,8%, malgré la dynamique des exportations (+8,1%), aussi bien du phosphate et dérivés (+10,1%) que des autres produits (+7,6%). Pour leur part, les flux nets des IDE ont atteint 23,5 milliards de DH (+32%). Au 13 octobre, les réserves de change s’élevaient à 226 milliards de DH, soit l’équivalent de 5 mois et 26 jours d’importations. A fin 2017, elles devraient se maintenir à un niveau de près de 6 mois d’importations.

Au 30 septembre, les recettes ordinaires ont augmenté de 3,2%, avec un accroissement de 6% des recettes fiscales et un recul de 21% des recettes non fiscales. Les dépenses ordinaires ont, quant à elles, augmenté de 2,1% et le taux d’investissement était de 75%. La dette du Trésor représentait 64,7% du PIB, avec une part de 78% pour la dette intérieure.

Le PLF 2018 est, quant à lui, bâti sur un taux de croissance de 3,2%, un déficit budgétaire de 3%, un taux d’inflation de 1,5%, une production céréalière de 70 millions de quintaux, un cours moyen du gaz butane de 380 dollars/T et un baril du pétrole à 60 dollars. Ses priorités sont l’appui aux secteurs sociaux, à savoir l’éducation, la santé et l’emploi ; la réduction des disparités spatiales, avec un intérêt particulier porté au monde rural ; le développement de l’industrialisation, l’incitation à l’investissement privé et le soutien aux PME ; la consécration de la régionalisation avancée ; ainsi que l’amélioration de la gouvernance et l’accélération du rythme de la mise en œuvre des réformes.

Plus de 130 milliards de DH, soit environ 50% du budget, sont alloués au profit des secteurs sociaux. C’est ainsi qu’il prévoit la création de 20 000 postes budgétaires dans le secteur de l’enseignement et 4 000 dans celui de la santé. Le nombre de postes budgétaires qui seront créés s’élève, au total, à 39 265. Concernant l’investissement public, celui-ci passera de 190 à 195 milliards de DH.

Soutien à l’auto- entrepreneur

Le PLF 2018 prévoit également l’amélioration de l’attractivité du dispositif Tahfiz, par l’exonération de l’IR, au titre du salaire mensuel brut plafonné à 10 000 DH, et la prise en charge des cotisations sociales par l’Etat, au profit des dix premiers salariés, au lieu des cinq premiers actuellement. De même que les entreprises nouvellement créées pourront désormais bénéficier de ces avantages à compter de la date du début d’exploitation, au lieu de la date de création. Le projet prévoit également le soutien de la dynamique du système de «l’auto-entrepreneur» et la réduction de l’IS et de l’IR suite à la prise de participation dans le capital des jeunes entreprises innovantes en nouvelles technologies (start-up).

En outre, le projet prévoit l’institution d’un barème progressif en matière d’impôt sur les sociétés, au lieu du barème proportionnel en vigueur, avec le maintien du taux de 37% pour les banques et les assurances. D’autres mesures fiscales sont également prévues, parmi lesquelles l’exonération en matière de droits d’enregistrement des actes constatant les opérations de constitution et d’augmentation de capital des sociétés ou des groupements d’intérêt économique ; ainsi que l’exonération des droits d’enregistrement et de timbre pour la cession d’actifs dans les cas de fusion.