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La machinerie italienne veut séduire les entreprises de l’aéronautique et de l’automobile marocaines

L’Italie, troisième exportateur mondial de machinerie, espère dépasser la barrière de la langue et de la culture pour s’imposer au Maroc. Les entreprises marocaines sont en quête de fournisseurs pour le renouvellement ou la modernisation de leur outil de production.

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FNACUS Aeronautique

Le salon biennal BI-MU des machines à outils (y compris robots et automatisation) qui se tient à Milan depuis le 9 octobre s’achève ce vendredi. Organisé sous le thème: «L’ère de la digitalisation dans la machinerie», cet événement a réuni plus de 1050 entreprises dont 40% venues de 27 pays. Les entreprises du pays hôte sont très bien représentées, d’autant plus que l’industrie de la machinerie est un des secteurs leaders de l’économie du pays. Il a généré un revenu de 9 milliards d’euros en 2017. L’Italie se place ainsi au 4e rang mondial en volume de production et 3e exportateur mondial de machines à outils.
Cette année, les organisateurs du BI-MU ont vu plus grand. La surface d’exposition s’est vue croître de 10% pour atteindre 100 000 m2 pour cette édition. Au total, 4000 machines d’une valeur de 500 millions de dollars y sont exposées pour le bonheur des visiteurs et des professionnels. Par ailleurs, pour la première fois, un groupe de start-up est présent au salon BI-MU.

Internationaliser le know-how italien

L’agence italienne pour le commerce extérieur (ITA), section pour la promotion des échanges de l’ambassade d’Italie au Maroc, a ainsi invité une représentante du ministère de l’industrie, l’investissement, le commerce et l’économie numérique et des responsables de sept entreprises marocaines issues des secteurs de l’aéronautique, de l’automobile et de la découpe laser (UMPM (société d’usinage mécanique de précision au Maroc), CETIM (centre technique des industries mécaniques), ENGIMA (société d’expertise ingénierie et distribution de technologie), Laser Tolerie Plus, SMF Laser, Stelia Aerospace et IFMIA Casablanca (institut de formation aux métiers de l’automobile)). «L’objectif est d’internationaliser le know-how italien et d’être le support des PME/PMI du pays dans leur processus d’exportation», déclare Daniela Cosentini, directrice de l’agence italienne pour le commerce extérieur au Maroc (un organisme étatique italien qui existe dans 80 pays). Chaque année, cet organisme financé par des fonds institutionnels italiens peut inviter à différentes manifestations jusqu’à 100 opérateurs marocains de différents secteurs.
Outre le salon BI-MU, l’ITA organise également les participations de délégations dans les salons LAMIERA (biennal) spécialisé dans les machines pour la tôle et EMO (dédié également à la machinerie) organisé tous les 5 ans. La machine italienne est donc bien rodée dans le domaine de la prospection.

Mieux former pour mieux vendre

Dans les pays francophones tels que le Maroc, les Italiens font certes appel à des représentants français de leurs produits à cause des barrières de langue et de culture. Mais ce type d’actions permet aux industriels italiens de rencontrer directement les hommes d’affaires marocains en quête de renouvellement ou de modernisation de leurs machines.
En plus de la recherche d’équipements, d’autres institutions tels que l’IFMIA (Institut de formation aux métiers de l’industrie automobile issu d’un PPP) recherche des industriels qui pourraient leur fournir des machines pour faciliter et améliorer la formation de leurs stagiaires. «Nous avons plusieurs partenaires. Mais l’agence de coopération coréenne demeure le plus grand contributeur puisqu’elle nous a fourni des machines d’une valeur de 12 millions de dollars pour une durée de deux ans à titre gracieux», déclare M. Zakaria El Fersaoui, responsable développement chez l’IFMIA qui gère trois centres de formation à Casablanca, Kénitra et Tanger. Pour une exploitation optimale, les machines sont habituellement fournies avec des outils de formation. Si le fournisseur a bien assuré la formation pour l’installation et l’exploitation, ses équipements pourront mieux être vendus aux nouveaux prospects marocains. «Nous avons déjà aidé un représentant français d’une entreprise coréenne avec des composants allemands à étoffer son carnet de commandes au Maroc. La vocation de l’IFMIA demeure la promotion de l’emploi et la veille technologique. Mais nous pouvons également prendre en charge l’installation des machines et le service après-vente ainsi que l’accompagnement des entreprises. C’est une relation win-win qui nous permet d’atteindre un taux d’insertion de 87% de nos lauréats», raconte M. El Fersaoui.