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La ligne maritime Tanger-Djeddah verra-t-elle enfin le jour ?

« Pour le projet de ligne maritime, je peux vous dire qu’il est toujours d’actualité. En moyenne, ça prend une dizaine de jours pour acheminer les produits marocains vers l’Arabie Saoudite. Cette ligne sera très importante pour accompagner les hommes d’affaires marocains sur le marché saoudien », Chakib Alj, Président de la CGEM.

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Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Après des décennies d’attente, les hommes d’affaires marocains et saoudiens pourraient-il enfin espérer le lancement de la tant attendue ligne maritime directe ? Selon nos informations, ce projet a été remis sur la table à l’occasion de la visite actuelle au Maroc du ministre saoudien du Commerce, Majid Bin Abdullah Al-Qasabi. «Une visite très fructueuse», nous a-t-il confié ce mardi 4 octobre à Casablanca, en marge du forum économique Maroc-Arabie Saoudite, auquel ont pris part près d’une centaine d’hommes d’affaires saoudiens, venus prospecter les opportunités d’investissement et de commerce offertes par le marché marocain.

Les relations commerciales entre les deux pays ne dépassent pas aujourd’hui 19 milliards de dirhams, dont seulement 5% est capté par les exportations marocaines. Une situation que les hommes d’affaires marocains espèrent équilibrer, à condition que les contraintes logistiques qui freinent l’essor de ces relations commerciales, soient levées.

 

Chakib Alj : «La ligne maritime est toujours d’actualité»

Interrogé sur les leviers à activer pour dépasser ces contraintes, Chakib Alj, Président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) nous répond qu’il ne s’agit pas «de contraintes intentionnelles, mais d’un manque de communication et de réunions régulières. Il s‘agit également de contraintes d’ordre administratif». Selon, lui, la volonté de les dépasser est plus que palpable aujourd’hui. «La volonté est claire pour débloquer tous les problèmes qui pourraient exister et qui freinent le développement de nos relations économiques, notamment sur le volet administratif. Pour le projet de ligne maritime, je peux vous dire qu’il est toujours d’actualité. En moyenne, ça prend une dizaine de jours pour acheminer les produits marocains vers l’Arabie Saoudite. Cette ligne sera très importante pour accompagner les hommes d’affaires marocains sur le marché saoudien. Le volume d’affaires va se renforcer prochainement et cette ligne maritime va suivre de manière naturelle», nous déclare Chakib Alj.

 

Le marché saoudien, porte d’entrée vers ceux du Moyen-Orient et d’Asie

Vœu pieux depuis plusieurs décennies, et remis au goût du jour il y a une dizaine d’années, le projet de cette ligne maritime directe entre le Maroc et l’Arabie Saoudite verra-t-il enfin le bout du tunnel ? Selon les observateurs et participants sondés lors du forum économique, les deux pays n’ont plus le choix. C’est un secret de polichinelle. Pour booster les échanges commerciaux, la logistique est la clé. Et cette ligne maritime directe est la condition sine qua non d’un véritable renforcement des relations économiques, surtout pour le côté marocain qui ne profite pas assez de l’énorme potentiel offert par le marché saoudien, une porte d’entrée vers les marchés du Moyen-Orient et d’Asie.

Rappelons que deux scénarios s’offrent actuellement pour la ligne maritime Maroc-Arabie Saoudite, soit Tanger-Radès-Djeddah ou Tanger-Marseille-Radès-Djeddah. La dernière option pourrait être retenue en premier lieu pour des questions de rentabilité, puisque les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Arabie Saoudite ne sont pas actuellement en phase d’assurer une rentabilité suffisante pour cette ligne. «Le marché saoudien est important pour nous. Depuis longtemps, nous nous sommes focalisés sur les marchés européens et américain, au dépend de ceux du Golfe et d’Asie. L’Arabie Saoudite peut constituer pour les hommes d’affaires marocains une véritable porte d’entrée vers ces marchés prometteurs, notamment dans des secteurs où le Maroc dispose d’atouts indéniables comme l’agroalimentaire, l’artisanat et les énergies renouvelables», nous précise Chakib Alj.