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Affaires

La grippe porcine ou la crise ne dissuadent pas les Marocains d’aller en vacances à  l’étranger

Turquie et Egypte, deux destinations plébiscitées pour leur rapport qualité/prix.
L’Espagne est très demandée par les familles en raison des prix promotionnels.
Engouement exceptionnel pour la Omra au mois d’août.

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La grippe porcine, la crise économique, les crashs d’avions fréquents ces derniers temps, on croyait que ces causes exogènes limiteraient le désir des Marocains d’aller passer leurs vacances d’été à l’étranger. Il semble qu’il n’en soit rien. Selon les agences de voyages, la demande se maintient par rapport aux années précédentes, à la différence près que certaines destinations en profitent plus que d’autres. En règle générale, les voyagistes ne nient pas l’effet de la crise, mais ne se plaignent pas non plus.
Selon Hicham Benmansour, DG de Comanav Voyages, «si la crise économique et la grippe porcine ont influé sur les décisions des nationaux, cela se ressent surtout au niveau des destinations lointaines comme la Thaïlande, habituellement assez demandée, ou des destinations qui commençaient à susciter l’intérêt des Marocains ces dernières années, à l’instar du Vietnam ou de la Chine qui ne sont pratiquement plus demandées».

Ramadan impose des choix
Dans le lot des pays prisés, deux se démarquent particulièrement cette année : l’Egypte et la Turquie. D’une agence de voyages à l’autre, l’un des deux pays est placé en première position. L’explication réside dans les offres proposées, qui combinent «petits» budgets et dépaysement. Les prix pratiqués, aussi bien que les circuits proposés pour voyage au Caire ou à Istanbul ne sont pas étrangers au succès de ces destinations. Pour moins de 10 000 DH, on peut s’offrir un séjour basique (avion et hôtel en demi pension) d’une semaine en Egypte ou en Turquie. Moyennant quelques suppléments, le séjour peut être même très intéressant. Le DG de Comanav voyages précise néanmoins qu’en dehors de ces deux destinations, son agence n’a pas de souci avec les produits rodés depuis plusieurs années, en particulier les circuits organisés en Italie qui sont sa spécialité.
Ceci étant, ce sont les grandes agences de voyages ayant une force de négociation importante qui profitent de cette demande qui reste concentrée sur le mois de juillet. «Les petites agences souffrent beaucoup car elles n’ont pas les moyens et la logistique exigée pour assurer l’accompagnement de plusieurs groupes en même temps. La plupart du temps, le client arrive avec des dates précises pour son voyage et nous n’avons pas la possibilité de l’intégrer à un groupe, car on envoie un seul groupe à la fois », explique le directeur d’une petite agence.  
Mais la crise ou la peur de la maladie n’expliquent pas à elles seules l’orientation vers des destinations au détriment d’autres, fait remarquer une responsable à l’agence «Alizées travel», le fait que Ramadan coïncide avec le mois d’août a fortement bousculé les habitudes de la clientèle dans la mesure où beaucoup de nationaux ont décidé de joindre l’utile à l’agréable. «On constate cette année  une forte demande de voyages vers les Lieux saints et cette demande est concentrée sur le mois d’août, alors qu’habituellement, elle est plutôt étalée sur plusieurs semaines avant et pendant Ramadan», explique le patron d’une petite agence. Selon ce voyagiste, l’explication vient de ce que beaucoup de Marocains ont décidé de remplacer leurs vacances «classiques»  par la Omra, sachant que les rites religieux laissent assez de temps pour un séjour d’agrément.
L’autre destination prisée par les Marocains est l’Espagne qui devient une destination quasi naturelle. Ce ne sont pas des voyages de groupes, mais plutôt des voyages individuels et familiaux. Selon de nombreux opérateurs, il y a cette année beaucoup plus de Marocains qui traversent le détroit pour passer leurs vacances dans le sud de l’Espagne que d’habitude. En dehors de la proximité, l’explication qui revient est qu’en raison de la crise dans ce pays, il existe beaucoup d’offres promotionnelles, particulièrement pour les apparts-hôtels et les résidences touristiques qui sont  demandées par les nationaux qui voyagent en famille ou entre amis. En effet, le prix d’un logement se situe en moyenne entre 50 et 80 euros.
Par ailleurs, les compagnies maritimes ont consenti beaucoup d’efforts sur les tarifs de la traversée : pour une voiture transportant quatre ou cinq personnes, le prix varie entre 1 200 et 1 500 DH dans le sens Tanger/Algesiras. Même si le ticket est un peu majoré pour le retour, les nationaux y trouvent leur compte. Ceux qui ne voyagent pas à l’étranger optent soit pour la côte méditerranéenne où les infrastructures sont de plus en plus développées et les sites d’hébergement plus nombreux et plus diversifiés, soit pour les villes côtières de l’Atlantique jusqu’à Agadir. En ce mois de juillet, la région nord est  investie par les nationaux qui viennent de différentes villes continentales, notamment de Fès et Meknès.