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La Fondation allemande Heinrich BOLL fait ses premiers pas au Maroc

Affiliée au parti des Verts, la fondation a arrêté son plan d’action triennal 2014-2016. Son programme est centré sur l’écologie et la promotion de la démocratisation et des droits humains. Les premiers projets sont déjà  sur pied.

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Le petit cercle des fondations politiques allemandes présentes au Maroc compte un nouveau membre. Après les Fondations Friedrich Naumann (présente depuis 1969) ou encore Konrad Adenauer, respectivement liées au Parti libéral-démocrate (FDP) et à l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU), c’est au tour de la Fondation Heinrich Böll (FHB), liée au parti des Verts, de s’implanter au Maroc dans le cadre de la coopération internationale.

Financées par le Bundestag, le Parlement fédéral allemand, les fondations politiques germaniques reçoivent une enveloppe annuelle qui est fonction du succès aux élections des partis politiques auxquelles elles sont rattachées. En 2012, l’enveloppe totale accordée à ces «Stiftung» était de 438 millions d’euros, soit près de 5 milliards de DH. La FHB reçoit environ 10% de ce budget, soit 45 millions d’euros par an. Complémentaires de l’agence de coopération technique GIZ et de la banque KfW, ces fondations sont nées dans l’Allemagne de l’Ouest après la Seconde Guerre mondiale pour transmettre les valeurs de démocratie parlementaire en Allemagne et ailleurs.

Créée en 1987, la FHB, du nom du Prix Nobel de littérature de 1972, dispose de 30 bureaux dans le monde mais est active dans 60 pays. Fraîchement inauguré, le bureau de Rabat a rapidement pris ses marques. L’équipe vient en effet de finaliser son plan d’actions triennal qui s’achèvera fin 2016. «Nous avions prévu de nous installer au Maroc en 2011 mais le climat politique de la région nous a contraints à reporter notre implantation», confie Dorothea Rischewski, directrice du bureau de Rabat. «Nous avons mandat pour œuvrer pour la liberté d’expression, la démocratie parlementaire, la place de la femme, l’écologie et la promotion des droits humains, tout en nous appuyant sur la participation de la société civile. Nous sommes très flexibles. Nous avons une boîte à outils assez large pour collaborer avec les acteurs et décideurs locaux», résume la directrice.

Une poignée de projets en cours de mise en œuvre

Au Maroc, la FHB a choisi de se concentrer sur deux axes. Le premier a trait à l’écologie et au développement durable. L’équipe dédiée a déjà identifié ses partenaires éventuels dans la société civile et parmi les décideurs du domaine au Maroc. Si la stratégie globale nécessite encore d’être peaufinée, des projets ont d’ores et déjà obtenu le soutien de la fondation. C’est ainsi que l’organisation allemande coopère avec le centre culturel Les Etoiles de Sidi Moumen qui propose plusieurs activités aux jeunes du quartier. Dès septembre, l’accompagnement de la FHB permettra d’organiser des ateliers de recyclage. «Le but de notre fondation est aussi d’associer dans la mesure du possible la culture aux projets que nous soutenons», précise Mme Rischewski. Un autre projet, initié par l’Atelier de l’Observatoire à Bouskoura qui œuvre pour faciliter l’accès de la culture aux populations rurales, démarrera en septembre. Il s’agit d’organiser une série d’ateliers dans une ancienne serre réhabilitée en ferme pédagogique. De manière générale, la FHB assiste financièrement ou techniquement les entités qu’elle choisit de soutenir et organise des séminaires sur des thématiques d’actualité.

Le second axe concerne la démocratisation et les droits humains avec trois volets prioritaires : la question du genre, la transparence et la migration. Pour la première, il s’agit de renforcer le rôle et la représentativité de la femme dans la vie politique marocaine. Une première action, initiée par une ONG belge soutenue par la FHB, a permis à 7 femmes politiques marocaines d’assister à 2 ateliers de formation, aux côtés de consœurs tunisiennes, algériennes et belges. Pour la transparence, la fondation négocie un partenariat avec des acteurs de la société civile pour sensibiliser les citoyens à utiliser leur droit à l’information et les autorités à appliquer leur devoir. Enfin, en matière de migration, la FHB s’est déjà associée au GADEM pour développer un projet de vulgarisation des droits légaux des migrants au Maroc. En parallèle, elle appuie le projet des Etats généraux de la culture, organisés par l’association Racines en partenariat avec le ministère de la culture, qui se tiendront en novembre prochain à Rabat. Un débat, baptisé Green Salon, sera également organisé chaque mois dans les locaux de la fondation pour aborder, avec la société civile et différents acteurs, des sujets qui font l’actualité.

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