Affaires
La CTM se lance dans le transport du personnel
Issal, sa filiale dédiée, a déjà décroché de gros contrats à Tanger n A l’horizon 2005, ce nouveau métier devrait peser 5% dans le chiffre d’affaires global de la compagnie.
Après la filialisation des activités de messagerie et de tourisme, la CTM entreprend de diversifier ses métiers. En effet, quelques mois seulement après l’entrée en pourparlers avec des partenaires européens pour le lancement de l’activité du TIR (cf La Vie éco du 15 juin 2003), l’ex-transporteur public vient de créer une autre filiale dénommée Issal, basée pour l’instant à Tanger, qui aura pour mission de développer l’activité de transport du personnel. Le pari de la compagnie est ainsi d’investir un secteur qui présente un fort potentiel de croissance. Les filiales des multinationales jouant à cet égard, bien évidemment, le rôle de locomotive.
Rappelons que, dès l’année dernière, la compagnie avait inscrit dans son plan stratégique l’impératif de la diversification et des réflexions poussées ont été menées sur les métiers du transport de personnel et du TIR. Objectif: alléger graduellement le poids de son métier historique de transport des passagers et, dans une moindre mesure, celui des marchandises, dans son chiffre d’affaires.
Issal devra ainsi réaliser rapidement 5 % du chiffre d’affaires global à l’horizon 2005. Pour ce faire, le management n’a pas lésiné à user de l’image de leader de l’activité de transport au Maroc dont jouit la compagnie pour charmer des clients d’envergure et décrocher des contrats importants.
TFZ, noyau dur du portefeuille
Ainsi, selon des sources bien informées, la CTM a signé cet été un contrat de transport exclusif avec l’opérateur japonais Yazaki qui fabrique les vaisseaux de câblage et qui s’est installé dans la nouvelle zone franche de Tanger. Malgré l’absence d’informations sur le montant du contrat, la taille de l’effectif de départ, établi à 1 300 personnes (et devant atteindre rapidement 3 000 à l’issue du développement de l’activité de ce client) dont le transport sera assuré par les autocars de la CTM, laisse présager que le chiffre d’affaires annuel réalisé dans le cadre de cette seule opération sera assez conséquent.
Et ce n’est qu’un début car les mêmes sources affirment que la CTM envisage de faire de Tanger Free Zone le noyau dur de son portefeuille avant de prospecter, dans une deuxième phase, des firmes implantées dans d’autres régions. Si l’on sait que plusieurs filiales de multinationales (telles Volkswagen ou l’Américain Polydesign System qui emploient respectivement 1 550 et 1 200 personnes) ont déjà pris pied dans cette zone industrielle, on est enclin à croire que Issal pourrait fort bien démarrer sur des chapeaux de roue.
Quant au financement de ces nouvelles activités, nécessitant un investissement colossal en matériel roulant, la CTM devra vraisemblablement puiser dans la manne de la cession récente d’un grand terrain situé à Casablanca sur le Bd Roudani, dont la situation juridique a été assainie après l’accord à l’amiable
signé avec la commune urbaine
