Affaires
La croissance pénalisée par la demande extérieure
Au premier trimestre, le PIB a crû de 3,2%, en ralentissement par rapport à la même période de 2017. Les mines, l’électricité et l’eau en forte croissance n L’hôtellerie, la restauration et le transport décélèrent.

Léger ralentissement de la croissance au premier trimestre 2018: 3,2% d’augmentation du PIB au lieu de 3,5% au même trimestre de 2017, selon l’arrêté des comptes nationaux publiés par le Haut Commissariat au Plan (HCP). En cause, un net fléchissement de la valeur ajoutée du secteur primaire, tombée de 13% au premier trimestre 2017 à 2,7% cette année. Toutefois, une précision, à ce niveau, s’impose : le fort recul du secteur primaire n’est pas à interpréter comme le résultat d’une contre-performance quelconque, puisque la production céréalière, composante principale de la filière, a été estimée à plus de 98 millions de quintaux, soit 3% de plus que le niveau déjà exceptionnellement élevé atteint durant la campagne précédente. La faible progression de la valeur ajoutée primaire relativement à 2017 est par conséquent le résultat d’un effet de base. Cela peut ne pas vouloir dire grand-chose à monsieur Lambda, c’est pourtant la réalité. Hors agriculture, les activités du secteur secondaire (industrie de transformation, BTP, eau et électricité, mines…), en revanche, se sont mieux comportés que durant la même période de 2017 : 4,1% contre 0,7% respectivement. Les branches des mines et celle de l’électricité et eau sont celles qui ont réalisé les taux de croissance les plus élevés : la première avec une valeur ajoutée en hausse de 16,6% contre 1,8% un an auparavant, et la seconde avec 7,8% au lieu de 0,5% en glissement annuel.
Forte augmentation de l’investissement
Le secteur tertiaire, par contre, a quasiment stagné : 3% contre 2,9% en glissement annuel. Ce résultat s’explique par une évolution contrastée des branches composant ce secteur. On note en effet une hausse des valeurs ajoutées du commerce (+4,5% contre 4,3%), des services financiers et assurances (3,3% contre 2,9%), des postes et télécommunication (2,5% au lieu de 1,2%), mais aussi un ralentissement de l’hôtellerie et restauration (6,7% contre 9,9%), du transport (3,6% contre 3,8%), etc.
Comme d’habitude, cette offre (de production) est absorbée principalement par la demande intérieure. Celle-ci a progressé de 4,7%, soit le même niveau que l’an dernier. Par composante, la consommation des ménages a augmenté de 3% (au lieu de 5%), et l’investissement brut de 9,7% (contre 6,2%). La demande extérieure, en raison d’une hausse des importations (9,6%) plus importantes que les exportations (6,8%), a par contre contribué négativement (-1,9 point) à la croissance du PIB. Décidément, ce modèle de croissance, assis sur la demande intérieure, paraît difficilement réformable !
