SUIVEZ-NOUS

Affaires

La crise ? Mazagan ne connaît pas ! Un taux d’occupation de 57% contre une moyenne nationale de 40%

Vendue au départ comme une destination de luxe, elle a été repositionnée en tant que resort intégré. La clientèle marocaine représente près de la moitié des arrivées.

Publié le


Mis à jour le

Mazagan 2012 07 19

Enfin une information qui ressemble à une bonne nouvelle dans un secteur du tourisme qui continue de susciter les inquiétudes. Cette information vient de la station Mazagan d’El Jadida qui annonce un taux d’occupation de 57% pour le premier semestre 2012, ce qui est largement au-dessus du taux moyen national qui se situe autour de 40% depuis le début de l’année.

La station affiche même un taux d’occupation moyen de 65,6% pour le deuxième trimestre de cette année, soit 18 points de plus par rapport à la même période de l’année 2011. Fait intéressant pour cette station, ces résultats sont à imputer, à parts égales, aux touristes étrangers et aux nationaux. Ce qui représente un alignement sur les standards internationaux dans la mesure où pour toute destination touristique la part des clients locaux qui permettent de faire face aux retournements de conjoncture doit être autour de 50%.

Par marchés émetteurs étrangers, c’est la France qui arrive en tête durant ce premier semestre 2012 avec 17% des arrivées, suivie de la Grande-Bretagne qui compte pour 10% (3% durant le 1er semestre 2011). Les autres marchés fournisseurs de Mazagan sont l’Allemagne, l’Italie, les pays de l’Est, notamment la Russie, et les pays du Moyen-Orient.

Selon Stephan Killinger, le très peu disert directeur général de Mazagan qui dirige la station depuis maintenant une année, de tels résultats constituent un vrai défi au vu de la mauvaise conjoncture qui prévaut depuis quelques années et surtout depuis le déclenchement au début de 2011 du printemps arabe dans plusieurs pays de la région. Ces événements n’ont pas manqué d’écorner l’image du Maroc dans les marchés émetteurs. Ainsi, en 2011, la station avait enregistré un net recul des réservations ainsi qu’un grand nombre d’annulations de conférences qui devaient attirer, comme dans de pareils cas, des centaines de personnes.

Les agences de voyages marocaines mises à contribution

Surmonter ces difficultés et bien commercialiser la station dans ce contexte de crise aura nécessité quelques innovations phare que le DG de Mazagan résume en trois points : changement de positionnement de la station, amélioration de la qualité de service et investissement dans la promotion.

Sur le premier point, la station balnéaire n’est plus promue comme à ses débuts en tant que station de luxe, mais comme un resort plus global et intégré avec différentes offres destinées aux familles et aux individus et un maintien des niches comme le golf, le tourisme d’affaires avec toutes ses composantes (groupes, conférences, séminaires…). M. Killinger insiste sur le fait que depuis sa prise en main de la station, une attention particulière a été accordée au tourisme intérieur en s’approchant notamment des agents de voyages nationaux et en les écoutant pour confectionner des offres adaptées.

Ainsi, pour le mois de Ramadan qui va débuter vers le 20 juillet, la station propose, par exemple, à 1 700 DH (f’tour compris) l’hébergement pour un couple avec deux enfants, un prix qui colle au budget des familles marocaines clientes de la station. Pour la clientèle internationale, les offres sont aussi intéressantes avec, cependant, une baisse des prix au mois d’août en raison de Ramadan.
D’une manière générale, le DG de Mazagan reste optimiste pour la fréquentation de la station d’ici à la fin de l’année. Il table pour l’année en cours sur un taux d’occupation moyen de 60%. Pour ce faire, et c’est le deuxième point d’amélioration, les efforts seront poursuivis, notamment au niveau de la formation continue dont le budget n’a pas été réduit. La direction va aussi s’appuyer sur la communication et le coaching en interne pour arriver à améliorer le service à tous les niveaux. Le DG de la station s’enorgueillit de n’avoir plus de turnover important, soit moins de 3%, précise-t-il.

Enfin, et c’est le nerf de la guerre, la promotion a été menée sur les marchés émetteurs de manière plutôt agressive pour inverser la tendance, en collaboration avec l’Office national marocain du tourisme (ONMT), mais surtout en s’appuyant sur une logistique propre à travers ses bureaux à l’international. Le groupe a en effet des représentations commerciales dans la plupart des pays émetteurs : la France dont le bureau chapeaute aussi la promotion en Belgique, en Italie et en Espagne, l’Allemagne qui coiffe aussi la Suisse et la Russie pour l’Europe de l’Est, et enfin le Moyen-Orient, «ces deux derniers marchés réagissent très positivement par rapport à notre offre», note M. Killinger.
L’optimisme est ainsi de rigueur pour l’année en cours. «En 2012, nous remarquons une reprise de confiance dans la destination Maroc et nous restons très confiants pour le reste de l’année, même si la crise au niveau de l’Europe, qui engendre un ralentissement de la demande, nous incite à rester prudents», explique-t-il.