Affaires
La BMCI compte recruter 1 200 personnes et ouvrir 120 agences d’ici 2014
Les résultats 2011 de la banque sont tirés par les effets de nombreux chantiers structurants lancés il y a 3 ans. La hausse du coefficient d’exploitation et du coût du risque n’a pas dégradé la profitabilité. BMCI va renouveler au courant de l’année l’essentiel de son offre pour le crédit bail et le crédit conso.
BMCI reprend du poil de la bête. Les créances à la clientèle de la banque affichent en 2011 une croissance nettement plus marquée que ce qui a été observé depuis 2009. Ils progressent en effet de 11% pour se hisser à 58,4 milliards de DH, contre une croissance de 2% en 2010 et de 7,5% en 2009.
«C’est l’effet de la sortie de crise», justifie Rachid Marrakchi, directeur général de la banque. Il y a aussi le fait que la filiale du groupe BNP Paribas commence à récolter les fruits de nombreux chantiers structurants lancés depuis 2009. Ceux-ci ont d’abord concerné le volet opérationnel, avec la refonte de l’organisation et l’intégration de plus de technologie dans les process. Mais surtout, les efforts ont été portés sur le volet commercial avec en premier lieu le développement et l’accélération du rythme d’ouvertures de nouvelles agences.
«Nous avons ouvert 25 agences par an depuis 2009», se félicite M. Marrakchi. Sur ce plan, la banque devrait même passer à un palier supérieur avec l’ouverture annuelle de 40 agences sur trois ans. Cette extension du réseau s’accompagne d’un investissement dans les autres canaux de distribution avec la mise en place d’une plateforme multicanale (téléphone, internet…), mais aussi par un investissement notable dans les ressources humaines. De fait, en 2011, la banque a procédé à 500 recrutements et elle devrait opérer 1 200 embauches supplémentaires à l’horizon 2014.
Cette intensification de l’effort commercial a visé la clientèle des particuliers, mais également celle des entreprises. Pour cette dernière cible, qui représente un peu moins de la moitié du produit net bancaire, BMCI a en sus introduit de nouveaux outils commerciaux tels que les solutions de cash management destinées à simplifier la gestion des flux des entreprises. Plus que cela, la banque a mis en place un service d’assistance dédié aux entreprises, consistant en une équipe quasi autonome de la banque ayant la charge de conseiller de manière pointue les entreprises au sujet des produits à souscrire en fonction de leurs besoins.
La titrisation, source de refinancement à l’étude
Seulement, ce développement a un coût et cela se reflète sur le coefficient d’exploitation. Après s’être inscrit en baisse continue sur les dernières années, dénotant des gains de productivité, ce coefficient a augmenté de 3 points en 2011, à 42,1% du PNB. Il reste toutefois le meilleur du secteur, «ce qui dénote d’une marge de manœuvre certaine pour continuer d’investir et pour faire face à d’éventuelles secousses du marché», insiste M. Marrakchi. La banque est aussi bien placée s’agissant de coût du risque. Certes, celui-ci a augmenté de 9,7% en 2011 pour s’établir à 325,1 MDH, alors qu’il s’est inscrit invariablement à la baisse depuis 2009. Cependant, «à ce niveau de coût du risque, ce sont tout juste 0,6% des créances qui sont concernées par un risque et de surcroît celles douteuses sont couvertes à hauteur de 81%», relativise le DG de la banque. Mais surtout, l’augmentation du coût du risque en 2011 est liée à un événement non récurrent : l’intégration du coût du risque de la société de crédit à la consommation Cetelem dans le périmètre de consolidation suite à la restructuration des activités de la banque dans le crédit conso. «Si ce n’était cela le coût du risque consolidé se serait inscrit en stagnation», insiste M. Marrakchi.
Reste la problématique du renchérissement du coût de refinancement pour BMCI, avec notamment des certificats de dépôt qui ont progressé en 2011 nettement plus vite que les dépôts non rémunérés (+22% contre +3,4%). Le management de la banque ne s’en inquiète pas plus que cela, à savoir que «tous les types de ressources sollicités sont gérés et mixés en fonction d’un dispositif permettant d’anticiper le besoin, de manière à ne pas se retrouver sous pression pour se procurer des ressources chères». M. Marrakchi ajoute que «l’essentiel étant in fine de maintenir les taux pour la clientèle et de préserver les marges». Sur le même volet du refinancement, le DG informe que la banque est ouverte à la titrisation de créances (adoptée jusqu’à présent par la Banque Populaire et Attijariwafa bank) pour davantage diversifier ses sources de financement.
Pour sûr, le besoin en ressources devrait être prononcé pour la banque sur les prochaines années au vu de ses ambitions en termes de développement de nouveaux métiers. L’idée est simple : «Il s’agit d’introduire sur le marché marocain la totalité des métiers de notre maison mère, BNP Paribas», résume M. Marrakchi.