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Affaires

La BCP envisage d’acquérir la CNIA

Des négociations seraient engagées avec le groupe Arig qui cherche à vendre 67 % du capital qu’il détient

La possession d’une filiale dans l’assurance est devenue un impératif pour la BCP.

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C’est maintenant sûr : le groupe Arig (Arab Insurance Group) va se désengager de la CNIA, dont il détient 67% du capital. Le groupe bahreïni manifeste en effet, depuis quelques temps, son intention de vendre ses participations dans cette compagnie dont il avait pris le contrôle à la faveur de la privatisation intervenue en 1997.
Les raisons précises de ce repli ne sont pas connues. Toutefois, une source proche de la CNIA avance que l’horizon de placement d’Arig, qui a des filiales en Egypte et en Grande-Bretagne, et des participations minoritaires au Liban, en Tunisie et en Jordanie, était limité au moyen terme. Ses objectifs étant atteints, sa présence dans le tour de table n’a plus de raison d’être.

Un autre investisseur étranger attendu dans le tour de table
En se retirant, cet investisseur réalise en effet une belle plus-value. La CNIA contrôle aujourd’hui 8,5 % du marché, avec des primes émises qui dépassent le milliard de DH, contre environ 600 millions au moment de sa privatisation. Mais pour l’avenir, elle a intérêt à se rapprocher d’une autre compagnie ou d’une banque pour consolider sa croissance dans un marché de plus en plus concurrentiel.
Pour l’heure, il semble que des tractations sont engagées avec plusieurs postulants. La BCP est inscrite sur la liste. D’ailleurs, selon une source sûre, cette institution ne cache pas son intérêt pour la CNIA avec laquelle elle réalise déjà un gros volume d’affaires en matière de bancassurance. Etant tenus par les obligations de réserve qui s’imposent à toute société cotée, ses responsables font preuve d’une grande discrétion dans cette affaire. Néanmoins, on sait que la BCP, qui a déjà soumis un dossier de création – jusque-là sans suite – aux autorités de tutelle, cherche à avoir coûte que coûte sa propre compagnie, à l’instar des autres grandes banques de la place, seule possibilité pour continuer à profiter de la manne de la bancassurance, le code des assurances interdisant aux banques de toucher des commissions sur la distribution des produits d’assurance dommage. En effet, si la nouvelle loi bancaire, qui prévoit le déplafonnement des participations des banques dans les compagnies d’assurances – limitées aujourd’hui à 30 % – est promulguée, il leur sera possible de contourner cette disposition du code, sachant que les commissions perdues seront compensées par les dividendes servis par la filiale.
Il est à souligner que si son choix se porte sur la CNIA, la BCP pourrait être accompagnée par un investisseur étranger, sans compter les autres actionnaires actuels : CDG (Caisse de dépôt et de gestion), qui détient 11,8%, CIMR (10%), Interfina (5%) et Atlanta (5 %). Quoi qu’il en soit, avec des fonds propres tournant autour de 10 milliards de DH, elle a largement les moyens de se payer une belle pépite.