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La baisse des prix des médicaments entrera en vigueur le 9 juin
La liste publiée cette semaine compte 1 000 médicaments. Les prix baisseront de 30 à 60%. Pharmaciens, industriels et grossistes se sont engagés à assurer la disponibilité du médicament.

C’est le 9 juin qu’entrera en vigueur la baisse des prix des médicaments. Le décret instituant cette baisse, adopté le 13 décembre en conseil de gouvernement, a été publié au Bulletin officiel du 8 avril 2014. Et conformément à ce qui a été décidé, l’application de la mesure doit intervenir 60 jours plus tard. Le ministère de la santé, qui tient «à ce que cette phase se déroule dans les meilleures conditions afin d’éviter la perturbation du marché du médicament», a tenu une réunion, mardi 8 avril, avec l’ensemble des professionnels: pharmaciens d’officines, industriels et grossistes. L’objectif était, selon une source proche du dossier, de préciser les préparatifs techniques de l’entrée en vigueur de la baisse des prix.
Les trois associations des industriels, la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc ainsi que le groupement des distributeurs ont signé un protocole fixant les diverses procédures à mettre en place. Ainsi, pour éviter toute indisponibilité des médicaments, il a été convenu que les pharmacies et les grossistes disposeront d’un mois pour écouler leurs stocks. Les laboratoires pharmaceutiques se sont engagés, quant à eux, à commencer, dès cette semaine, le réétiquetage au Prix Public de Vente (PPV) des médicaments en magasin ainsi que l’étiquetage des produits en cours de fabrication. Cette opération doit être achevée en un mois afin d’assurer immédiatement la livraison des distributeurs.
Vu l’importance des médicaments à étiqueter et à réétiqueter, soit 300 millions de boîtes auxquelles doit s’ajouter la nouvelle production, les industriels disent devoir recourir à de la main-d’œuvre temporaire.
La baisse concerne en priorité les traitements d’ALD
«Nous prendrons les mesures nécessaires pour que les citoyens trouvent les médicaments aux nouveaux prix en pharmacie le 9 juin prochain», déclarent-ils.
La baisse décidée par le ministère de la santé se situe entre 30 et 60% et concerne une liste de 1 000 médicaments publiée au Bulletin officiel du 8 avril 2014. Les produits concernés sont essentiellement des traitements d’affections lourdes et coûteuses. Il s’agit, notons-le, de la deuxième baisse réalisée entre 2012-2013. Pour rappel, une liste de 1 200 produits avait été retenue en 2012 mais seulement un lot de 320 a été touché.
Pharmaciens d’officines et industriels se disent enfin soulagés dans la mesure où l’aboutissement de ce chantier favorisera la transparence dans le secteur et une plus grande accessibilité du médicament.
Si le ministère a ainsi, avec la publication du décret au BO, bouclé la mise en place de la baisse des prix, un volet reste encore en suspens : les mesures d’accompagnement réclamées aussi bien par les industriels que par les pharmaciens d’officines. Le ministre de la santé, El Hossein El Ouardi, se dit ouvert à la discussion avec les professionnels. «Un premier geste a été fait pour les industriels dans la mesure où le ministère les a soutenus dans le cadre des contrats signés avec les partenaires africains en vue de les encourager à investir dans ces pays et à y développer leurs exportations», dit une source proche du dossier.
Pour ce qui est des pharmaciens d’officines, rien n’est encore fait. L’idée d’une rémunération à l’acte (versement d’un honoraire pour chaque ordonnance) n’a pas encore été sérieusement étudiée. Cette rémunération permettra, estime un pharmacien de la place, une compensation de la baisse des prix des médicaments. Et d’ajouter que «le ministère devrait également songer à étendre la liste des médicaments remboursables». Les discussions relatives à ces divers points devraient, selon les diverses parties concernées, s’ouvrir dans les prochains mois afin de préserver la bonne santé du secteur pharmaceutique.
