Affaires
La «Casa de Espana» fermée
La société immobilière propriétaire du local l’a repris sur décision de justice et envisage de construire un immeuble de bureaux à la place.

LaCasa de Espana revient sur le devant de la scène. Mais cette fois-ci, c’est une décision de justice qui a créé l’évènement. En effet, la société civile immobilière Hispana, propriétaire des lieux (aucun lien avec la Chambre de commerce espagnole), vient d’obtenir gain de cause dans le procès qu’elle avait intenté à l’association Casa de Espana qui en était jusque-là locataire. La décision de justice rendue en appel vient d’être exécutée. Les locataires ont été délogés lundi 20 septembre. En clair, le restaurant est fermé.
Flash-back. Depuis 1972, Hispana, gérée par Mohamed Fennaoui et son associé, Francisco Alberto Martinez, qui se trouve être président de la communauté espagnole à Casablanca et président de la Chambre de commerce espagnole, a mis à la disposition de l’association Casa de Espana ce local couvrant une superficie de 1 300 m2 contre un loyer mensuel de 5 000 DH.
Les gérants du restaurant attaquent à leur tour l’association en justice
En 1994, Hispana, qui projette de construire sur le site un immeuble à usage de bureaux, pour lequel l’autorisation est déjà obtenue, introduit un recours en justice pour récupérer son bien, après s’être heurtée au refus du locataire, en l’occurrence Casa de Espana. Elle obtient gain de cause en 1ère instance puis en appel. Jugement qu’elle a fait exécuter.
Ce conflit ressemble en fait à une poupée russe, car elle donne naissance à un autre litige. En effet, l’association voulait faire revivre le lieu devenu symbolique depuis les attentats du 16 mai 2003 et permettre aux employés de retrouver leur emploi. C’est ainsi qu’au nom de Casa de Espana, son président, Raphael Bermudez, a signé avec un opérateur nommé Ihia Ibrahimi, qui s’est associé plus tard avec Ahmed Mada, un contrat de gestion libre du restaurant-bar. Les termes du contrat stipulent que les gestionnaires doivent verser à l’association un loyer mensuel de 200 000 DH, régler des dettes d’un montant de
450 000 DH et réemployer le personnel. Ahmed Mada, qui a pris le train en marche, affirme avoir déboursé 1,2 MDH en matériel de cuisine, chaises et tables, entre mai 2004 et le 20 septembre. En outre, les salaires des 23 personnes réintégrés, soutient-il, représente une charge de 46 000 DH par mois. Il envisage de porter plainte contre l’association qui ne l’a pas informé du litige qui l’opposait au propriétaire des lieux, au moment de la signature du contrat de gestion. Raphael Bermudez, lui, s’inscrit en faux contre ces allégations et affirme que les gestionnaires étaient bel et bien au courant du procès intenté contre l’association Casa de Espanà. Affaire à suivre…
Après les attentats, la procédure.
Les chances de faire revivre la Casa de Espana semblent de plus en plus minces.
