Affaires
L’ Etat prépare le licenciement des 320 derniers employés de Cotef
Le capital vient d’être augmenté de 35 MDH destinés à financer l’opération
Une mission
d’audit pour préparer la cession a été diligentée.
La deuxième phase de la restructuration du Complexe textile de Fès (Cotef) est définitivement enterrée. En effet, après avoir renoncé à relancer l’activité au regard des multiples difficultés rencontrées, l’Etat marocain, actionnaire à plus de 99%, vient d’injecter quelque 35 MDH pour financer le deuxième plan social devant toucher, cette fois-ci, l’ensemble du personnel restant, soit 320 personnes. Pour cette deuxième et dernière vague de licenciements, il sera appliqué le même régime indemnitaire que celui de 2005 qui a concerné les 502 ouvriers déjà remerciés.
L’Etat a donc hissé de 63 à 98 MDH le capital de cette filature qui fut longtemps un des fleurons industriels de la région de Fès avant de se retrouver à filer du mauvais coton à partir du milieu des années quatre-vingt-dix.
Cet apport d’argent frais fait suite à une première recapitalisation menée en décembre 2005. Le capital a été réduit, dans un premier temps, de 131 MDH à 13 MDH par absorption des pertes cumulées à fin 2004, avant d’être hissé par la suite à 63 MDH par conversion du compte courant associé de 50 MDH, libérés quelques mois auparavant. Au total, donc, le contribuable aura versé, par l’entremise du budget général de l’Etat, 85 MDH pour ne sauver aucun emploi des 832 initiaux.
Outre les bâtiments et les machines, la société possède deux terrains de 3,5 ha
Mais la logique de l’Etat dans cette opération est cohérente. L’entreprise étant en déconfiture et le personnel insuffisamment qualifié, les chances de cession sont quasi-nulles. A preuve, un premier appel d’offres infructueux et, par la suite, des contacts avec des investisseurs qui n’ont rien donné. Cette démarche drastique qui consiste à «débarrasser» l’entreprise de la contrainte sociale vise donc à optimiser les possibilités de cession. Car le futur repreneur aura toute latitude pour dimensionner le capital humain et l’outil de production en fonction de sa stratégie et de son positionnement cible, avec la possibilité souhaitable de réembauche d’une partie du personnel de la filature. De même qu’elle permet d’éviter d’injecter davantage les deniers publics dans ce tonneau des Danaà¯des.
D’ailleurs, une mission d’audit et d’évaluation pour préparer la cession de Cotef a d’ores et déjà été diligentée, en conformité avec la loi sur la privatisation. Outre l’usine, comportant les machines de tissage et les bâtiments, l’actif de la société comprend également deux terrains hors exploitation de 3,5 ha.
