Affaires
ISO 9001 : l’atelier d’architecture El Oufir premier certifié au Maroc
Trois ans d’un investissement humain et financier important pour entrer dans un système de management de la qualité.
Mise à plat des méthodes et réflexion sur la production,
une démarche lourde aux résultats avérés : gain de
temps au service de la créativité.

Si l’annonce officielle du passage avec succès en comité BVQI France pour la certification a satisfait le personnel de l’atelier et son initiateur, l’architecte Taoufik El Oufir, elle n’en a pas pour autant bouleversé des procédures de travail mises en place depuis longtemps déjà . Voilà cinq ans que l’idée a tracé son chemin vers ce qui est aujourd’hui un moyen pour l’architecte d’engager une phase transitoire dans l’aventure de son agence, commencée il y a 17 ans. L’objectif est simple : dégager du temps pour le consacrer à la conception de projets. «Cette certification n’a aucun sens sur l’aspect créativité et qualité de production de nos références et ce n’est pas notre qualité organisationnelle qui va faire la différence entre les autres et moi. Le seul but est qu’elle nous permet de gagner du temps pour ce que j’aime le mieux, c’est-à -dire être dans mon atelier, dessiner, participer à la phase conceptuelle d’un projet».
Le système qualité concerne les procédures mais aussi la gestion RH
Fini le temps passé à gérer des problèmes administratifs, financiers et logistiques pour que vive son cabinet. Un organigramme revu et bien défini donne une grande lisibilité des fonctions de chacun, tableaux de bord et bases de données permettent ensuite de suivre ce qui se passe. Fini aussi toutes ces journées à démontrer aux investisseurs étrangers que l’agence sait produire selon les standards internationaux. Alors que le Maroc s’ouvre sur la mondialisation, la certification est là pour assurer de la qualité de toute la chaà®ne de production (conception, réalisation, respect des délais, suivi des projets, etc.) et faciliter les collaborations.
Le système qualité ne concerne pas uniquement les procédures, il prend aussi en compte la gestion des ressources humaines. Le mode de management est fondé non plus sur le nombre mais sur les compétences des collaborateurs. La formation initiale sera complétée par des procédures de formation continue mises en place au sein de l’atelier.
«Depuis la mise en place du système, nous sommes devenus plus créatifs»
Dans un premier temps, l’agence a voulu tester l’intérêt de la démarche pour vérifier son fonctionnement et son utilité, prête à abandonner si le système se démontrait non performant. Au départ, la procédure parut rebutante car elle demandait plus de temps. Quelques collaborateurs refusèrent de s’y plier, préférant gérer les choses comme avant. Une fois le système mis en place, l’apport fut évident avec une implication forte de l’ensemble du personnel. «Aujourd’hui il est clair que l’on ne regrette pas d’avoir fait tous ces efforts, nous avons la conviction que, depuis la mise en place de ce système, nous sommes devenus beaucoup plus créatifs». Taoufik El Oufir sait que la capacité d’évolution d’une entreprise est liée à ses méthodes de management, il a eu la volonté et le courage d’appliquer à l’échelle de son atelier d’architecture celles empruntées aux multinationales.
