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Investissements touristiques conventionnés : 13 milliards de DH attendus en 2011
Durant les 8 premiers mois de 2011, 7 000 nouveaux lits ont été mis en service suite à l’ouverture de cinq établissements. De plus en plus d’enseignes internationales plantent leur étendard au Maroc. La Vision 2020 doit permettre de rééquilibrer l’offre et de l’adapter à la demande.

Le secteur du tourisme continue d’attirer les investisseurs. En dépit d’une conjoncture très difficile, il a occupé en 2010 le 4e rang pour les investissements directs étrangers (IDE) avec un montant de 3,3 milliards de DH sur un total de 32 milliards. Le secteur a contribué au produit intérieur brut (PIB) à hauteur de 8%. L’année en cours est dans la même veine. Au vu des projets conventionnés signés ou en cours de traitement, la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT), filiale du ministère du tourisme, table sur un montant de 12,8 milliards de DH, soit une hausse de 60% par rapport à la moyenne des 3 dernières années qui est de l’ordre de 8 milliards. Cette évolution s’explique par l’arrivée de nouvelles enseignes de renommée internationale comme le Ritz Carlton, Pierre & Vacances, Rocco Forte et bien d’autres.
Ainsi, durant les 8 premiers mois de l’année 2011, la capacité litière s’est enrichie de 7 000 nouveaux lits grâce à la mise en service de cinq nouvelles unités hôtelières réalisées avec un investissement de 2,3 milliards de DH. Durant cette même période, les projets d’investissement touristiques instruits par la SMIT devraient se traduire dans une échéance de trois ans par la mise sur le marché de 10 700 lits hôteliers supplémentaires. Ce qui permettra, prévoit-on, de réduire le déséquilibre qui prévaut dans l’offre hôtelière nationale entre, d’une part, Marrakech principalement, et Agadir et, d’autre part, le reste du pays, sachant que les investisseurs s’intéressent de plus en plus à d’autres destinations nationales, plus précisément au Nord avec les projets Mdiq, Fnideq et Al Hoceima, mais aussi Ifrane, Dakhla et Essaouira. Ces projets devraient aussi générer 4 150 emplois stables dans le seul segment du luxe, sans parler de l’hôtellerie économique qui intéresse aussi les investisseurs, notamment le groupe Accor qui a annoncé sa volonté d’enrichir ce créneau où il est déjà présent par le lancement de son enseigne Etap Hôtels, rebaptisée Ibis Budget, dans plusieurs villes du Royaume.
81 000 lits supplémentaires proposés entre 2001 et 2010
D’une manière générale, la décision des autorités marocaines d’ériger le tourisme en secteur de développement grâce à la Vision 2010 a permis aux investissements touristiques de faire un saut quantitatif et qualitatif en une décennie. En effet, en 2000, les investissements touristiques conventionnés se sont établis à 2,74 milliards de DH. Ils sont montés à 3,77 milliards une année plus tard avant de retomber à 1,37 milliard en 2002 et 748 millions l’année suivante qui coïncidait avec la deuxième guerre d’Irak.
Le début de la décennie marquait aussi le démarrage de la Vision 2010 avec notamment son volet balnéaire (le Plan Azur) dont les stations prévues au départ ont connu pas mal de déboires. Mais malgré les difficultés rencontrées, les investissements touristiques conventionnés ont connu un net redressement à partir de 2005. Ils se sont élevés à 4,2 milliards de DH et ont atteint 12,56 milliards et 23,7 milliards respectivement en 2006 et 2007. S’en est suivie en 2008 une chute à 5,8 milliards de DH, puis un rebond à 8,7 milliards en 2009.
Les IDE touristiques ont suivi à peu près la même courbe. Quelque 200 MDH avaient été comptabilisés en 2003 et 3,1 milliards en 2005. Le montant a atteint 7,8 milliards et 12,4 milliards en 2006 et 2007 avant de revenir à 5,7 milliards en 2008.
En parallèle, la capacité hôtelière a connu aussi une forte croissance en passant de 97 000 lits en 2001 à 178 000 lits en 2010, soit donc une progression de 81 000 lits. Il faut rappeler cependant que l’objectif des 230 000 lits fixé pour 2010 n’a pas été atteint.
Ce n’est que partie remise parce que la Vision 2020 est venue confirmer l’engagement de l’Etat à soutenir l’investissement touristique et à rééquilibrer l’offre entre les régions en la diversifiant par le développement de nouveaux produits et l’émergence de nouvelles destinations.
