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Investissements touristiques : 90 milliards de DH à  trouver d’ici 2020 !

Les investissements contractualisés se montent à  62 milliards de DH à  fin 2012. La SMIT prévoit le placement de 20 milliards additionnels sur 15 projets en 2013. La gouvernance, les dessertes aériennes et le réalisme des projets seront décisifs dans le bilan de la vision.

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SMIT Morocco 2013 04 25

Signé en novembre 2010, l’accord cadre de la Vision 2020 frappait par ses ambitions. Il suppose un rythme soutenu et durable des investissements touristiques avec une répartition géographique qui établit de nouvelles destinations de rang mondial, et une offre de produits denses à travers le repositionnement de grands projets d’animation et d’hébergement.

Trois ans après, les autorités en charge de la concrétisation des objectifs de cette vision poursuivent les efforts et les initiatives pour aboutir à l’objectif annoncé, soit 150 milliards de DH d’investissements à l’horizon 2020. Selon la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT), instrument de la mise en œuvre de la vision, les investissements contractualisés en 2012 se montent à 14 milliards de DH, débouchant ainsi sur un total cumulé de l’ordre de 62 milliards depuis le départ du programme de la stratégie 2020. Il s’agira donc de mettre en épreuve la capacité de la SMIT à mobiliser les ressources foncières et financières pour pouvoir drainer le différentiel en l’espace de sept ans, et ce, à travers des projets structurants.

A cet effet, le Moroccan tourism investment forum (MTIF), tenu à Casablanca les 15 et 16 avril, a été pensé pour servir de plateforme de prospection et de promotion pour la destination Maroc. Pour l’année en cours, la SMIT table sur des investissements de l’ordre de 20 milliards de DH ventilés sur une quinzaine de projets. «Nous avons veillé à ce que les ténors mondiaux de l’investissement touristique soient présents au Forum et nous avons concrétisé avec quelques noms d’entre eux, en l’occurrence le groupe égyptien Amer pour un investissement de l’ordre de 3 milliards de DH consistant en un Resort dans la région d’Agadir, et l’espagnol Segittur pour 5,5 millions de DH concernant le développement du tourisme culturel, rural et nautique», explique Imad Barrakad, DG de la SMIT.

Pour sa part, Nizar Baraka, ministre des finances, affirme que la cadence des investissements est soutenue. «Entre 2004 et 2012, le tourisme vient en deuxième place en termes d’investissements directs étrangers réalisés au Maroc. De plus, sur les 8 500 hectares de terrains cédés aux différents investisseurs, 36% concernent des projets touristiques», précise-t-il.

La tendance est aux projets de taille raisonnable

Toutefois, hormis les effets de la conjoncture qui n’arrange pas le secteur du tourisme à l’international, plusieurs écueils empêchent le Royaume de s’imposer en tant que destination privilégiée selon les investisseurs. «Le Maroc est gâté par son emplacement géographique, la richesse de son patrimoine, et son multilinguisme mais doit œuvrer pour multiplier les dessertes aériennes. Aujourd’hui, le pays est desservi par 500 vols hebdomadaires en provenance des dix principaux marchés émetteurs de touristes, ce qui reste en deçà du nombre idéal de dessertes vu les objectifs de la Vision 2020», note un opérateur. La problématique de la gouvernance est aussi soulevée par la plupart des investisseurs qui déplorent le manque de diligence de la part des intervenants dans le circuit administratif, ce qui fait en sorte que les projets restent souvent sur papier, après désengagement des promoteurs découragés par la lenteur des procédures.

Par ailleurs, les projets de taille raisonnable, ciblés, et basés sur des business-plans réalistes sont maintenant plus prisés au détriment des méga projets qui, de par leur taille et leur consistance, prennent des années à être concrétisés ou ne sortent même pas de terre. «Le Maroc doit aller progressivement dans la panoplie des produits touristiques, du tourisme de masse, vers le tourisme de bien-être, le tourisme d’affaires, et les parcs à thèmes, parce que chacun nécessite un niveau d’infrastructures donné», résume Sanjay Tanna, directeur du Centre national d’exposition d’Abu Dhabi.