Affaires
Imtiaz : les patrons des premières PME sélectionnées parlent de leurs projets
18 entreprises viennent d’être retenues pour bénéficier du financement de l’ANPME. D’autres seront sélectionnées ce mois de mai.
Attijariwafa bank, BMCE Bank et la Banque Populaire financeront 40% des projets d’investissements présentés, d’autres banques se joindront au programme.
Les contrats seront signés dans les prochains jours.

Après la sélection d’un premier groupe de 18 entreprises éligibles au programme de financement Imtiaz mis en place en 2009, les équipes de l’Agence nationale pour la PME s’attaquent à présent à la phase de contractualisation. Chacune des entreprises devra signer, dans les prochains jours, après validation du projet d’investissement avec son banquier, un contrat de croissance avec l’ANPME. A travers ce contrat, les entreprises s’engagent, explique Latifa Chihabi, directrice de l’Agence nationale de la PME, «à améliorer certains indicateurs d’activité notamment l’augmentation du chiffre d’affaires et la création de nouveaux postes d’emplois. Tout ceci doit se faire dans un délai de 36 mois fixé dans le contrat». Le suivi des réalisations sera assuré par un chef de projet désigné par l’ANPME pour chacune des entreprises. C’est lui également qui supervisera et autorisera le déblocage progressif de la prime accordée par le programme Imitiaz qui porte, rappelons-le, sur le financement de 20% du montant de l’investissement. Le reste sera financé à hauteur de 40% par les fonds propres de l’investisseur alors que l’organisme bancaire accordera un prêt couvrant les 40% restants de l’investissement. Pour cette première fournée du programme Imtiaz, trois banques sont engagées dans l’opération à savoir Attijariwafa bank, BMCE Bank et le groupe Banque Populaire. Ce cercle sera élargi, selon Mme Chihabi, lors de la deuxième fournée prévue pour la fin du mois courant, à trois autres institutions bancaires de la place : BMCI, Crédit du Maroc et Société Générale. Ce qui constitue une assurance pour les patrons des entreprises sélectionnées dans la mesure où la quasi-totalité du secteur bancaire adhère à ce programme.
Interrogés par La Vie éco, les dirigeants de quelques-unes des entreprises sélectionnées sont catégoriques : sans la prime étatique et sans l’accès au prêt bancaire, le montage de leur projet aurait été compromis.
Pour les responsables de Promali, entreprise d’élevage et d’abattage de poulet de chair implantée à Marrakech, la sélection au programme Imtiaz présente un double avantage : d’une part, une plus grande notoriété de l’entreprise qui a été la seule sélectionnée dans la région de Marrakech-Agadir, et, d’autre part, la garantie du financement du projet d’extension de la société qui s’est dotée de nouveaux abattoirs et d’une charcuterie. Le projet, qui sera opérationnel dans neuf mois, nécessitera une enveloppe de 26,1 MDH et permettra une augmentation de la capacité de production qui devra, selon les prévisions, tripler à l’horizon 2011. Aujourd’hui, l’abattoir de Promali, producteur de la marque Djaji exclusivement distribuée dans les villes de Marrakech, Agadir et Ouarzazate, dispose d’une capacité de 7 tonnes par jour pour le poulet et de 12 tonnes pour la charcuterie.
Imtiaz permettra une réorientation de l’activité de CIB
Même objectif chez CIB, la Compagnie industrielle de bonneterie, à Casablanca, elle aussi sélectionnée et qui envisage, avec le programme Imtiaz, d’augmenter sa capacité de production, d’intégrer et de diversifier son offre. Cette entreprise qui a connu, à l’instar des autres unités textiles, des moments difficiles, a décidé de réorienter sa production jusque-là destinée à 80% à l’exportation vers les marchés de l’Union européenne. «Nous avons alors décidé d’investir pour augmenter la capacité de notre teinturerie et diversifier notre gamme d’anoblissement. Ce projet doit également permettre une intégration de notre unité en vue, d’une part, de répondre au mieux aux exigences de nos clients étrangers, et, d’autre part, de nous renforcer sur le marché local», explique Fouad Berrada, chargé de mission à CIB. L’investissement s’élève à 16 MDH et permettra de porter le chiffre d’affaires annuel de l’entreprise de 60 à 100 MDH et de créer une cinquantaine d’emplois. Quant à la capacité de tricotage, elle passera de 6 à 8,2 tonnes par jour alors que la production de fil atteindra 5 tonnes jour contre 2 tonnes actuellement. Ces objectifs seront atteints dans un horizon de 24 mois grâce à Imtiaz qui constitue, selon M.Berrada, «incontestablement une incitation à l’investissement et pousse les opérateurs à aller de l’avant pour développer leurs activités». Et chez Laser Tolerie +, entreprise installée à Casablanca, on n’en pense pas moins. Son directeur général-adjoint, Mohcine Imghi, estime que ce programme est une bonne opportunité qui a permis le financement du projet d’intégration de l’activité de Laser Tolerie +. Spécialisée dans la découpe par laser de lames en acier, inox ou aluminium, la découpe par jet d’eau et le pliage, l’entreprise a décidé d’intégrer son outil de production en développant l’activité peinture. Un investissement de 10 MDH, financé à hauteur de 20% par Imtiaz, permettra l’acquisition d’une ligne complète de peinture et d’un tunnel de traitement de surfaces. Un projet stratégique pour l’entreprise qui permettra, souligne M. Imghi, de renforcer l’offre de l’entreprise et de créer de la croissance. Et comme les autres patrons concernés, il estime que Imtiaz est arrivé à point nommé pour le financement de leurs projets de développement.
