Affaires
Imtiaz et Moussanada vulgarisés auprès des industriels de Tanger
Comme dans d’autres villes, les opérateurs de Tanger connaissent peu les dispositifs d’accompagnement de l’ANPME. Depuis son lancement en 2009, la subvention Imtiaz n’a été à ce jour sollicitée par aucune entreprise, ni à Tanger ni à Tétouan.
P our la deuxième fois, le ministre du commerce, de l’industrie et des nouvelles technologies, Ahmed Chami, et la directrice de l’ANPME, Latifa Chihabi, ont pris leur bâton de pèlerin pour aller à la rencontre des PME. La tournée organisée dans le cadre des «Journées régionales de l’industrie 2011» a démarré à Kénitra, le 18 mars, et s’est poursuivie à Tanger, le 21. Dans la capitale du détroit, M.Chami a rappelé ce que les décideurs économiques savent et ce que les politiques oublient parfois : le tissu des PME, c’est-à-dire des entreprises réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 175 MDH et employant moins de 500 personnes, représente 95% du tissu industriel et génère 50% de l’emploi, 20% de la valeur ajoutée, 30% des exportations, 40% de la production industrielle et 50% de l’investissement.
Le premier objectif de la nouvelle tournée à Tanger, tout comme à Kénitra auparavant, est de présenter l’offre proposée par l’ANPME. Car l’un des paradoxes du succès mitigé de l’action de l’agence, depuis deux ans, est le fait que des fonds importants sont mis à la disposition des PME, mais celles-ci en font très peu usage. A cela il existe plusieurs raisons dont le manque d’information et de communication, une crainte de la transparence de la part des dirigeants de PME, parfois un déficit de compétences pour monter les dossiers. Mais aucune explication ne satisfait pleinement, d’où ce nouveau road-show pour expliquer plus, présenter mieux et prendre le temps d’échanger avec les opérateurs.
Le fait est que les deux programmes phare de l’ANPME, Imtiaz (une subvention publique équivalente à 20% de l’investissement global avec un plafond de 5 MDH) et Moussanada (jusqu’à 60% de subvention pour des investissements en amélioration de capacités industrielles, logistiques ou en technologies de l’information) sont peu connus du public dans leurs détails et dans leurs grandes lignes encore, comme M. Chami a pu le constater en organisant un rapide sondage à main levée. Les chiffres le confirment. Sur un objectif de 50 dossiers Imtiaz pour 2010, seuls 33 ont été validés au niveau national et aucun sur Tanger, Tétouan ou Oujda. Pour Moussanada, 258 dossiers sont validés sur 500 présentés.
Pour motiver les entrepreneurs, le ministre a rappelé les actions de l’Etat pour aider les PME, notamment en matière de formation, de financement et d’infrastructures. Il reste que la clé du succès réside dans la quantité, la qualité, le prix et le respect des délais de livraison, comme l’a rappelé Slimane Lahbabi d’Horizon Pro, un cabinet d’expertise qui accompagne le ministère dans sa démarche pour aider les PME à améliorer leur productivité et leur compétitivité.
