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Immobilier : les mises en chantier baissent pour la sixième année d’affilée !

68 800 unités mises en chantier au premier semestre 2017, en régression de 16% par rapport à la première moitié de 2016. La production s’établit à 65 300 unités, en baisse de 9%. Difficile de parier sur une reprise du secteur à moyen terme.

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Immobilier de bureaux

Six ans de baisse pour le secteur de l’immobilier ! La construction de logements neufs régresse encore au premier semestre 2017, prolongeant une chute ininterrompue depuis 2012. Sur la première moitié de l’année en cours, ce sont un peu moins de 68 800 unités, comprenant autant des habitats que des lots de terrains, qui ont été mises en chantier, selon les chiffres obtenus en exclusivité auprès du ministère de l’habitat et de la politique de la ville. Cela marque une baisse de près de 16% par rapport à la même période de l’année passée qui avait, elle, enregistré plus de 81 400 unités mises en chantier. Et dire qu’en remontant à tout juste quelques années, les mises en chantier au premier semestre dépassaient la barre des 100000 unités. Elles n’ont cessé de se rétrécir depuis de 15% en 2012, 24% en 2013, 8% en 2014, 15% en 2015 pour encore subir une déperdition de 9% l’année dernière. Difficile de parier dans ces conditions sur une reprise du secteur à moyen terme, étant à rappeler que les mises en chantier augurent des achèvements à venir. 

Ceux-ci, justement, continuent de piquer du nez à l’heure actuelle, avec un total de 65 304 unités qui sont arrivées sur le marché au premier semestre 2017 contre 71 540 unités livrées à la même période de l’année dernière, soit une baisse de près de 9%. Ceci alors que la production avait chuté de près de 13% sur la première moitié de 2016 après une évolution hésitante sur les années passées avec une régression de 8% au premier semestre 2014 compensée en partie par une hausse de 7% l’année suivante.

Les promoteurs temporisent…

Autant de chiffres qui s’accordent bien avec la régression de plus de 10% de la consommation de ciment depuis 2012, passée de près de 16 millions de tonnes à 14,15 millions à fin 2016. Et ce ne sont pas les 7 premiers mois de l’année, marqués par une baisse de la demande de 4% par rapport à la même période de l’année passée, qui laissent espérer un prochain revirement de tendance.

Outre le fait que la première moitié de l’année soit historiquement défavorable pour le secteur immobilier, c’est bien évidemment la situation trouble du marché, et notamment le déclin de la demande, qui explique la persistance du marasme. Craignant de subir des délais de commercialisation à rallonge, les développeurs préfèrent reporter leurs décisions d’investissement, explique-t-on parmi les professionnels. En fait, les promoteurs assurent que les mises en chantier et livraisons comptabilisés à l’heure actuelle sont surtout le fait d’opérateurs ayant encore des programmes sur les bras qu’ils sont tenus d’achever. Cela a au moins pour effet de redonner du tonus aux financements des promoteurs immobiliers qui, après une longue léthargie, ont progressé depuis le début de l’année de 6% à près de 59 milliards de DH. Vraisemblablement, de récents changements réglementaires n’ont pas contribué à arranger les choses dont notamment l’augmentation des droits de la conservation foncière depuis fin 2016 ou encore la nouvelle loi 66-12 sur le contrôle et la répression des infractions en matière d’urbanisme entrée en vigueur il y a près d’un an, qui, par sa sévérité, a instauré un climat de défiance sur le secteur de la construction.

Trois nouveaux types de logements pour relancer la demande

Pour le ministère de l’habitat, la baisse de régime est dans l’ordre des choses. «Un secteur qui a profité de plus d’une décennie d’années grasses durant laquelle le déficit en logements est passé de 1,2 million à 400 000 unités ne peut pas par la force des choses persister dans un rythme de croissance soutenu. Le tassement intervient naturellement dans ce contexte», avait explicité le ministre de l’habitat, Nabil Benabdellah. Pour autant, le département de tutelle explore plusieurs pistes de relance du secteur. C’est qu’il reste beaucoup à faire en matière de réduction du déficit en logements. L’objectif du ministère est de le diviser par deux sur les 5 prochaines années pour le compresser de 400 000 unités à fin 2016 à 200 000 en 2021. Et pour cela, 800 000 unités devront arriver sur le marché, selon les estimations de l’Habitat, compte tenu des nouveaux besoins induits par la croissance démographique. Pour parvenir à ses fins, l’idée du ministère est de lancer 3 nouveaux produits : une sorte de logement social amélioré devant être commercialisé à tout au plus 450 000 DH, un logement à 170 000 DH maximum destiné aux célibataires et jeunes couples ainsi que des logements de moins de 140 000 DH. Ces nouveaux dispositifs que le ministère espère mettre sur les rails dès l’année prochaine sont appelés à prendre la relève du logement social à 250 000 DH, qui connaît un tassement de ses indicateurs dans un contexte de résorption de la demande dans certaines régions et d’épuisement des réserves foncières de la plupart des opérateurs, selon les constats de la tutelle. Sur les 5 premiers mois de l’année, ce sont tout juste 45 700 logements à 250 000 DH qui se sont rajoutés au total d’unités conventionnées alors qu’au démarrage du dispositif, en 2010, 100 000 unités se rajoutaient chaque semestre au lot. Avec cela, le total de logements conventionnés depuis le lancement du logement à 250 000 atteint aujourd’hui 1,6 million d’habitats. Côté achèvements, le total d’unités s’établit à 316 200 logements à fin mai, un volume qui a crû de 8,5% depuis le début de l’année au lieu des progressions à deux chiffres observées au début du programme. C’est dire si le secteur a besoin d’un relais de croissance.