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Affaires

Immobilier : le ralentissement des ventes freine les nouveaux investissements dans le haut standing

Le plan de relance a boosté le segment du logement social, le marasme persiste dans les segments supérieurs.
Les grandes signatures arrivent à  écouler leurs stocks plus facilement.
Les prix restent élevés principalement à  cause du coût du foncier.

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Mis à part les programmes de logements sociaux qui se multiplient depuis le début de l’année à la faveur du plan de relance, le marché de l’immobilier est resté relativement calme. «Que ce soit au niveau des prix du mètre carré bâti ou en terrain nu, de la vitesse des ventes dans différents segments ou encore de l’intention d’achat chez le client, le marché n’a pas beaucoup bougé en comparaison avec les derniers mois de 2009», explique un responsable de la direction en charge de la banque de l’immobilier au CIH. Opérateur historique dans le financement de l’immobilier, cet établissement bancaire réalise des enquêtes périodiques qui se basent sur les informations recueillies par les collaborateurs sur le terrain et recoupées avec celles qui figurent dans les contrats de prêt qu’elle accorde. Selon ses dernières investigations, seul le segment des logements sociaux arrive à alimenter un marché de l’immobilier toujours en léthargie surtout pour le segment du haut standing et plus précisément pour la résidence secondaire.
Dans ce segment du haut standing, les prix ont baissé dans certaines villes comme Tanger et Marrakech. Mais ce n’est pas le cas pour tous les promoteurs puisque certaines grandes signatures (Prestigia, Alliances développement, Compagnie générale immobilière (CGI), Palmeraie développement, KLK…) arrivent à liquider leurs stocks, sans aucune réduction. Et ce, en raison de leur taille (ces marques peuvent supporter un ralentissement de la vitesse des ventes), mais aussi et surtout grâce à une offre adaptée aux besoins d’une clientèle majoritairement nationale aujourd’hui.
Toujours est-il que ces grandes enseignes du logement de luxe se sont beaucoup calmées en matière d’investissement dans les nouveaux projets pour deux principales raisons. «D’abord, l’effort est concentré sur la liquidation des stocks de logements des projets déjà lancés. Ensuite, plusieurs promoteurs préfèrent investir dans le logement social eu égard aux nombreux avantages qu’il offre depuis décembre dernier», souligne-t-on auprès du CIH.

Tension plus vive à Rabat et Casablanca

Dans l’ensemble, les promoteurs restent fermes sur leurs positions au niveau commercial. Même à Marrakech et Tanger où des baisses sont constatées sur le haut standing, les prix continuent de donner le tournis. Dans des quartiers huppés de la ville rouge comme Guéliz et l’Hivernage, le mètre carré est vendu entre 15 000 et 20 000 DH.
Dans la ville du détroit, le haut standing est cédé à 20 000 DH/m2 dans certains quartiers tel que le boulevard Mohammed V (front de mer). Le moyen standing qui résiste à la tendance baissière observée dans cette ville est dans une moyenne de 14 000 DH/m2 au centre-ville, alors qu’en périphérie les prix sont à 11 600 DH.
Pour les acquéreurs potentiels, la situation est plus corsée à Rabat et Casablanca où le manque de foncier n’augure d’aucune détente. «Que ce soit dans le segment de moyen standing et du haut standing, nos enquêteurs ont remarqué que les prix du mètre carré se stabilisent», soutient-on auprès de la banque de l’immobilier au CIH.
A Casablanca, par exemple, les logements haut standing dans le Triangle d’or et à Gauthier se négocient en moyenne à 22 000 DH/m2 avec un minimum de 19 000 DH et un maximum de 23 500 DH/m2. Les quartiers de Bourgogne, du 2 Mars et de Val Fleuri sont, quant à eux, à des niveaux plus bas avec une moyenne de 16 000 DH/m2.
«Ces chiffres constituent des moyennes pondérées par des prix minimums pratiqués généralement par des petits promoteurs dont la structure supporte moins bien le ralentissement de la vitesse des ventes», confie un membre de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Selon lui, les prix du moyen standing connaissent pratiquement la même stagnation que le haut standing puisque les deux segments souffrent du manque de foncier, alors que la demande est très forte. La moyenne des prix dans ce segment atteint les 17 000 DH/m2 dans les quartiers Gauthier et Racine et 13 500 DH/m2 à Moulay Youssef et au boulevard d’Anfa. Les prix descendent sous la barre psychologique de 10 000 DH/m2 dans les quartiers éloignés du centre-ville tels que Oulfa ou Sidi Maârouf où le moyen standing coûte entre 8 000 et 9 000 DH/m2.
A Rabat, les quartiers prisés de l’Agdal et de Hay Riad continuent de culminer à 20 000 DH/m2 pour le haut standing alors qu’à Hassan et au centre-ville le m2 est de 14 500 DH. Les prix du moyen standing se sont stabilisés à 14 000 DH/m2 dans les quartiers chic, contre 11 500 DH au centre-ville et à l’Océan.