Affaires
Immobilier : Bouygues veut « moraliser » le secteur
Pas de « noir » et une stricte application de la VEFA. Le management du groupe affirme avoir une vision industrielle et non purement financière.

Les faubourgs d’Anfa, le projet de Bouygues Immobilier lancé récemment sur la cité Casa-Anfa, attire la curiosité. Il s’agit en effet de la première implantation du groupe en dehors de l’Union européenne (il est présent en Pologne, en Belgique et au Portugal, et temporairement en Espagne et en Allemagne), à travers une opération d’envergure qui porte sur quelque 450 logements. Pourtant, la firme se hasarde rarement sur les marchés internationaux. Pour Eric Mazoyer, président de Bouygues Immobilier, «le choix du Maroc est naturel compte tenu de sa stabilité politique, sa croissance économique et l’émergence d’une classe moyenne avec des nouvelles exigences».
Ces exigences, l’opérateur souhaite y répondre en «rehaussant les standards d’accompagnement de la clientèle». Selon son management, «le rôle du promoteur immobilier n’est pas seulement de vendre des murs, mais des espaces de vie. Nous avons conscience que l’achat d’un appartement est un investissement très lourd pour un ménage, nous devons par conséquent accompagner toutes les opérations par des conseils pratiques». L’idée d’un centre d’appel afin d’aider les clients à choisir les meilleurs écoles, hôpitaux environnants est par exemple lancée.
Le groupe veut aussi et surtout changer les habitudes. Malgré son adhésion à la Fédération nationale des promoteurs immobiliers, il ne compte pas s’aligner sur les pratiques du marché local.
L’idée est de faire de ce projet un test pour le marché marocain
M. Mazoyer explique: «Aucun recours au noir, et pas de contrats de réservation sans fondement juridique. Nous allons nous conformer à une stricte application de la VEFA», déclare-t-il, justifiant ce choix par le fait qu’il s’agit d’une «vision industrielle et non simplement financière. Nous ne sommes pas à la recherche de marges immenses dans l’immédiat. L’idée étant de faire de ce projet un test pour le marché marocain». Le prix au mètre carré des Faubourgs d’Anfa sera d’environ 25 000 DH. Le cœur de cible ? «Les couples d’une moyenne d’âge de 35 ans, ayant connaissance des standards internationaux et qui sont sensibles aux questions de confort et de développement durable», conclut M. Mazoyer. A noter que Bouygues Immobilier fait office de référence en matière de bâtiments écologiques en France. En témoigne le premier bâtiment à énergie positive (produisant plus d’énergie qu’il n’en consomme) construit par le groupe et aujourd’hui le siège de la SS2I Stellia, à Meudon.
