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Il y a un siècle, la première loi sur l’urbanisme au Maroc…
Le ministère de l’urbanisme commémore le centenaire de l’adoption de la première loi en matière d’urbanisme. Un programme étoffé d’événements et d’initiatives ponctué par un colloque international pour dresser le bilan et les perspectives du secteur au Maroc.
L’année 2014 est à marquer d’une pierre blanche pour l’urbanisme au Maroc. Elle concorde en effet avec le centenaire de l’adoption de la première loi en matière d’urbanisme. C’est en avril 1914 qu’est entrée en vigueur la première réglementation du genre: le dahir sur les alignements, plans d’aménagement et d’extension des villes, servitudes et taxes de voierie. Le ministère de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire entend commémorer cette occasion spéciale à travers un programme étoffé d’événements et d’initiatives qui seront organisés en partenariat avec les agences urbaines et les instituts de formation relevant du ministère, autour de thématiques particulières et des spécificités des territoires, du 20 novembre au 5 décembre.
Entre autres rencontres, l’Institut national d’aménagement et d’urbanisme réfléchira sur un urbanisme intelligent, participatif et durable tandis que l’Ecole nationale d’architecture dressera le bilan et les perspectives du secteur. Ces évènements réuniront des experts nationaux et internationaux ainsi que des décideurs et acteurs locaux, des partenaires publics et privés, des chercheurs…
Cette série de rencontres s’achèvera par un colloque international devant se tenir le 10 décembre à Skhirat. Il rassemblera quelque 600 participants et réunira un panel large et diversifié de pays, d’acteurs et de spécialistes autour des trois thématiques majeures : la cohésion territoriale, la résilience territoriale et la gouvernance des territoires.
Les espaces urbains et leur périphérie concentrent 62% de la population
L’objectif majeur que s’assigne le ministère de l’urbanisme à travers cette série de rencontres est de faire le lien entre tous les intervenants du secteur de l’urbanisme et d’autres secteurs, aussi bien le secteur public, les collectivités territoriales que les professionnels du secteur privé, les organismes et les institutions universitaires et de recherche, les fondations et la société civile… Une démarche participative qui, il faut le dire, a fait défaut jusqu’à présent dans les concertations en matière d’urbanisme.
Aussi, à partir de la réflexion scientifique autour des défis et enjeux de l’urbanisme, le département de Mohand Laenser envisage de dégager des recommandations concrètes permettant d’élaborer un urbanisme soutenu spécifiquement marocain.
Enfin, la tutelle compte profiter de l’occasion pour dévoiler son modèle de l’aménagement et du développement durable des territoires afin de mieux le faire connaître.
Le bilan que dresse le département de tutelle de l’urbanisme au Maroc sur les dernières décennies permet de ressortir plusieurs atouts. Même si l’on a tendance à ne retenir que les problématiques apparues sur les dernières années du fait d’une urbanisation effrénée, il n’en demeure pas moins que «le Maroc dispose de tissus urbains très diversifiés, jouit d’une réelle organisation de l’espace et bénéficie d’une armature urbaine structurée permettant d’assurer une répartition spatiale harmonieuse de la population», insiste-t-on auprès du ministère.
Cela a été possible grâce à la mise en œuvre d’un ensemble de réglementations importantes dont principalement les dahirs de 1952 et 1953 concernant l’urbanisme, les lotissements, morcellements et groupes d’habitation. En accompagnement de ces réglementations, un cadre institutionnel a été mis en place, relevant des conseils communaux, et les agences urbaines ont vu le jour sans compter les institutions chargées de l’aménagement et des mécanismes de financement les accompagnant. Sans doute faudra-t-il redoubler d’efforts pour faire face à tous les défis actuels qui se posent en termes de maîtrise de la croissance urbaine, d’atténuation des déficits dans les divers domaines et d’accompagnement des besoins, surtout lorsqu’on sait que les espaces urbains et leur périphérie concentreront, à l’horizon 2035, 75% de la population nationale et que l’on en est déjà à une part de 62% actuellement.