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Il veut faire rayonner les marques marocaines dans toute l’Afrique
Son mandat à la tête du Groupement des annonceurs du Maroc s’achève cette année. Son successeur aura la lourde tâche de maintenir le dynamisme qu’il a insufflé à l’association. Il est également directeur de la communication et des médias chez BMCE Bank.
Au moment de la construction de la tour de BMCE Bank, Mounir Jazouli qui vivait au rythme des coups de pioche du chantier, dans un immeuble situé sur l’avenue Hassan II à casablanca, n’avait pas pensé faire carrière dans cet établissement. C’est pourtant là qu’il atterrit en 2003, à l’âge de 23 ans, fraîchement diplômé de l’ENCG Agadir. «J’avais le choix entre deux opportunités dans le secteur bancaire. Le choix de BMCE était une évidence», explique l’actuel directeur de la communication et médias chez BMCE Bank. Bien qu’il ait eu un penchant pour la finance et la comptabilité lors de ses études secondaires, M. Jazouli a choisi de se spécialiser dans le commerce et le marketing. «J’ai découvert le marketing dans le domaine associatif à l’ENCG», déclare-t-il. Il sera aussi très dynamique dans plusieurs associations lors de son parcours professionnel. «Je connais Mounir depuis au moins 10 ans dans le cadre associatif. On se rencontrait lors des conférences du Groupement des annonceurs du Maroc (GAM). A l’époque, j’étais chez Procter & Gamble et aussi président du Centre interprofessionnel d’audimétrie médiatique (CIAUMED) où il était membre. Il a une passion contagieuse. C’est un vrai leader et va jusqu’au bout de ses projets», témoigne Reda Taleb, DG du cabinet Officium. Depuis 2014, Mounir Jazouli préside aux destinées du GAM qui lui doit plusieurs réalisations. Divers outils et études ont été mis en place pour les annonceurs. On peut citer la mesure d’audience TV et radio grâce au CIRAD, l’étude sur le secteur digital… «Un grand travail a aussi été mené avec le ministère de la communication. L’ancien ministre Mustapha El Khalfi était très à l’écoute de nos doléances», confie-t-il. Outre ces réalisations, le GAM a aussi gagné en importance et en prestige.
Avec lui, le GAM a quintuplé son budget en quatre ans
De petite association avec un budget situé entre 400 000 et 500000DH en 2014 – grâce aux cotisations des membres-, l’association dispose aujourd’hui de 2,5 MDH. Et ce, grâce à la billetterie et au sponsoring des évènements tels que l’African Digital Summit (ADS) dont la 4e édition a eu lieu en février 2018 à Casablanca. «Cette édition a eu un grand succès. Nous avons eu plusieurs sollicitations, notamment d’annonceurs kenyans pour l’accompagnement à la formation et l’organisation d’évènements. Les annonceurs nigérians souhaitent pour leur part un soutien en termes de formation», dit M. Jazouli. Cet évènement qui honore le secteur digital marocain est devenu africain. «L’idée de l’ADS est venue suite au lancement d’une étude sur le digital dont on devait présenter les résultats à nos membres en 2014. Après réflexion, il a été décidé d’y ajouter un contenu plus riche et des thématiques diversifiées. Finalement, l’évènement s’est étalé sur une journée. La première édition s’est tenue en décembre 2014», explique le membre de WFA (World federation of advertisers) où le GAM est présent depuis 1989. Grâce à cette appartenance, le Maroc a pu organiser à Marrakech le Global Marketer Week en mars 2015 en présence de 450 participants venus de 40 pays. «Une édition qui est restée dans les annales avec celles de New York. Nous avons reçu le meilleur score, selon la notation des participants à Marrakech», dit non sans fierté
M. Jazouli dont le mandat au WFA se termine cette année, au même titre que celui du GAM.
Un accro du marketing et de la communication
Il faut bien tirer sa révérence et passer le flambeau, dira-t-il. «Je laisserai une feuille de route à mon successeur pour capitaliser sur les acquis du GAM tels que l’ADS, l’académie de formation au digital qu’on lance pour nos annonceurs… Nous devons poursuivre cette dynamique très positive», précise-t-il. Pour M. Taleb, Mounir Jazouli restera actif. «Je suis sûr qu’on le retrouvera actif sur d’autres fronts, que ce soit avec le GAM ou dans d’autres sphères. Il ne disparaîtra pas des radars du secteur», prédit-il. Pour sa part, l’actuel président du GAM voit son avenir à BMCE Bank, où il a gravi plusieurs échelons. Après sept ans comme chef de projet communication et marketing stratégique, ses efforts ont été récompensés par le poste de Head of business communication en 2009 et enfin directeur de la communication et des médias en 2013 –poste qu’il occupe jusqu’à maintenant. «Je suis arrivé à BMCE Bank à une ère où elle se transformait en banque universelle, donc ouverte à une clientèle élargie de particuliers, d’entreprises et de MRE. Nous avons structuré et organisé la fonction communication. Cette époque a aussi été caractérisée par le changement de style de communication de la banque avec l’introduction de l’arabe et de l’amazigh. Des actions de street marketing et de marketing direct ont aussi été menées», explique-t-il. Entre 2006 et 2009 –une période coïncidant avec le boom de l’immobilier–, il dirige l’équipe qui monte la caravane du logement économique et social qui sillonnera tout le Maroc. Cette opération permettra à la banque de se positionner parmi les premiers établissements ayant octroyé le plus de crédits pour le logement social.
En 2009, il est nommé directeur de la communication. L’une de ses principales missions était, avec son équipe, de concevoir une stratégie de communication pour tous les types de clientèle en assurant une cohérence d’ensemble pour la marque commerciale. «Nous avons introduit pour la première fois dans une banque marocaine des outils de communication largement utilisés par les marques de produits de grande consommation», se félicite Mounir Jazouli. En 2012, sa fonction est étoffée par les relations médias que la banque préférera gérer en interne. «Le département a choisi de façonner son contenu et développer des méthodes pour mieux gérer les relations avec les médias et maximiser les retombées. Depuis 2012, notre entité médias a gagné en expertise et en fluidité. Toutes les relations presse sont gérées en interne», fait-il savoir. A l’avenir, il souhaite contribuer à la politique de croissance continentale et internationale de la banque inspirée par le président. «Je resterai tout de même très proche du secteur marketing et communication. J’essaierai aussi d’œuvrer pour le rayonnement des marques marocaines et africaines», espère-t-il.