Il se vend deux fois plus de téléviseurs à  écran plat que de tubes cathodiques

Constructeurs et distributeurs de matériels électroniques de loisir (téléviseurs, lecteurs DVD, home-cinéma…) ont de quoi se réjouir. Après une année 2010 exceptionnelle, l’exercice actuel s’annonce prometteur avec deux premiers mois très dynamiques. Le cabinet d’études de marché GfK relève que le secteur a enregistré un chiffre d’affaires de 300 MDH en janvier et février 2011 (les chiffres du mois de mars n’étant pas encore consolidés). Ce chiffre n’est certes qu’en progression de 2% par rapport à la même période de l’année précédente. Mais, de manière plus significative, si l’on exclut les ventes d’écrans à tube cathodique qui ont reculé de 47% en volume entre les deux périodes, le marché de l’électronique de loisir a connu une croissance de 11% en volume et de 9% en valeur par rapport à la même période de l’année précédente. Et ce sont les écrans plats qui ont principalement dopé le marché. Déjà en 2010, ces derniers avaient connu un large succès, largement accentué par les évènements sportifs de l’année. Ainsi, l’année s’était-elle achevée sur une hausse des ventes de 99% en volume et de 50% en valeur par rapport à 2009. Et la tendance se confirme. Toujours d’après GfK, 46 000 unités d’écrans plats (LCD, plasma et LED) ont en effet trouvé preneur en janvier et février 2011, pour une valeur globale de 252 MDH. La progression par rapport à 2010 est de 14% en volume et 10% en valeur.
Le segment des téléviseurs à écrans plats a drainé plus de 46% des ventes enregistrées et plus de 80% du chiffre d’affaire de l’électronique de loisir en ce début 2011. «Nous sommes très optimistes en ce qui concerne nos réalisations en 2011. Vu la nouvelle gamme de téléviseurs que nous comptons commercialiser à partir de mai, nous tablons sur une évolution de nos ventes de l’ordre de 40% par rapport à 2010», s’enthousiasme Saïd Sabir, directeur marketing de Samsung, société qui revendique, selon ses dires, 48% du marché des téléviseurs au Maroc.

1 820 DH comme prix moyen pour un home-cinéma

Le même sentiment d’optimisme prévaut chez Abdeljalil Lahlou, DG de Siera, qui table sur de bonnes perspectives pour le reste de l’année. Il confirme que «les écrans de 14 et 21 pouces à tube cathodique, traditionnellement prisés par le passé, survivent difficilement face aux écrans plats». L’une des premières raisons est que la technologie est dépassée. S’y ajoute le fait que le prix moyen d’un écran à tube cathodique n’a pas connu la baisse spectaculaire enregistrée du côté des écrans plats. Ainsi, selon les données fournies par GfK, le prix moyen d’un écran plat de 32 pouces est passé de 6 021 DH en janvier 2009 à 3 929 DH début 2011 soit une contraction de 35%. En revanche, le prix d’un poste 29 pouces à tube cathodique a reculé de 24% sur la même période passant de 2 535 DH à 1 923 DH.  Dans l’ensemble, le prix moyen d’un écran plat toutes dimensions confondues est tombé à 4 000 DH contre 1 100 DH pour le tube cathodique.
Quoi qu’il en soit, les petits budgets se contentent encore de cette dernière technologie. Ainsi, après un recul continu, les ventes de tubes cathodiques se sont stabilisées en ce début d’année par rapport au dernier trimestre 2010 : 10 227 unités ont été commercialisées en janvier 2011 et probablement autant en février contre 10 367 unités en décembre 2010. «Le tube cathodique représente toujours 50% des ventes de téléviseurs dans la région MENA. Toutefois, sachant que de plus en plus de chaînes passent au signal numérique et que certaines grandes marques ne proposent plus ce genre de produits dans leur gamme, on estime que le tube cathodique vit ses 2 ou 3 dernières années» , commente le directeur marketing de Samsung.
Quoi qu’il en soit, pour le marché marocain sur les deux premiers mois de l’année, il s’est vendu 46 000 téléviseurs à écran plat pour quelque 21  000 à tube cathodique, soit un rapport de deux fois.
Par ailleurs, sur le sillage du marché des téléviseurs, les ventes de lecteurs DVD et de home cinéma se sont appréciées de 11 et 15% sur les deux premiers mois, à la faveur de la tendance baissière des prix. Un home cinéma qui se vendait en moyenne à 2 360 DH en janvier 2010 n’est plus proposé qu’à 1 820 DH, soit un recul  de 23%.