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Il n’y a pas que le climat qui compte

De manière générale, les grandes villes sont pénalisées par leur niveau de développement industriel et par l’importance du parc automobile. En revanche, elles présentent de meilleurs ratios en termes d’offre de soins de santé et d’accès à  l’éducation.

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TIZNIT 2011 08 25

Six critères ont été pris en compte pour établir le palmarès des villes selon la qualité de vie : le climat et l’environnement (coeff. 1), la santé (coeff.2), l’éducation (coeff.2), la culture (coeff.1), le logement et les services de base (coeff.2), et le développement social (coeff.3).
Pour la catégorie «grandes villes», c’est sans surprise que la capitale domine le classement. En effet, Rabat représente un bon compromis entre infrastructures, sécurité, encadrement médical (19 lits et 20 médecins par tranche de 10 000 habitants), environnement clément et offre éducative de qualité (respectivement 6e et 2e taux de scolarisation dans le secondaire et dans l’universitaire sur le plan national). S’ajoutent à cela une couverture importante en infrastructures de santé essentiellement composées de structures hospitalières ainsi qu’un taux d’encadrement médical parmi les plus élevés du royaume, Rabat est la ville du Royaume qui offre le meilleur équilibre en termes de qualité de vie.

Elle est suivie par Casablanca qui jongle entre le bon (infrastructures et qualité de l’environnement social) et le moins bon : plus fort prix moyen du m² habitable (entre 4 500 et 25 100 DH/m²), taux d’humidité très important (81%), pollution très élevée due à l’importance du parc automobile, et activité industrielle très développée. De plus, de nombreuses améliorations sont à pourvoir dans l’éducation (taux de scolarisation universitaire de 77%, taux de réussite au baccalauréat : 43,4%).

En dépit de sa notoriété, Marrakech n’arrive qu’au troisième rang des grandes villes

En troisième position arrive la ville de Marrakech dont la clémence du climat et le rayonnement culturel international ne sont plus à prouver. Ce dernier permet à la ville de se positionner en tête du classement culturel même s’il est à noter que des villes comme Fès et Rabat la talonnent.  Outre d’importants efforts entrepris dans l’équipement en eau et électricité, la ville doit faire face à prix de l’habitat  très élevé, qui la pénalise. Enfin, il convient de relever une légère déception pour Agadir qui malgré son climat extrêmement favorable offrant une faible amplitude thermique (8°C) et une température ambiante moyenne agréable (18°C), ne se classe que 6e du classement à cause notamment de son retard en termes d’éducation (seulement 8e de sa catégorie). Le pourcentage d’étudiants dans le supérieur y est faible (53%) tout comme le nombre d’infrastructures publiques (moyenne de 54 élèves par salle de classe) ; autre mauvais point, le logement et les services de base sont nettement insuffisants. Le même constat s’applique pour la ville du détroit qui reste en-deçà de son potentiel.
Toutefois, la bonne surprise vient de Meknès qui se classe 4e avec une offre de logements à des prix abordables et de bons résultats en matière d’éducation (4e ville du Maroc pour le taux de réussite au baccalauréat). Mais cela ne cache pas un net retard de l’environnement social avec un fort taux de pauvreté et un manque de sécurité. Pour finir, on constatera le mauvais classement de Kénitra qui obtient des notes nettement inférieures aux autres concurrentes, surtout dans les secteurs de la culture et de l’éducation (10e et dernière place).
En comparaison avec les autres villes marocaines, les 10 premières villes du Maroc souffrent de manière générale d’une pollution importante liée à l’importance des déchets ménagers, du parc automobile et de l’activité industrielle.
En ce qui concerne la catégorie des villes moyennes, la palme revient à Berrechid qui, malgré un climat et un environnement défavroables (absence de proximité avec la mer et la montagne), se classe 1ère en matière de logements et services de base sur le plan national et obtient la 3e place sur le plan de la santé dans sa catégorie. Par ailleurs, d’importants progrès sont à entreprendre sur le plan de la culture où elle se classe seulement 9e (1 seul cinéma, aucune bibliothèque et aucun festival).
Settat qui affiche des performances satisfaisantes en termes d’offre de logements et de services de base, et Béni Mellal dont l’environnement social la place parmi les villes les plus agréables à vivre, complètent ce classement. On remarque que la région de Chaouia-Ourdigha truste les premières places en termes de qualité de vie du classement des villes de taille moyenne.
La ville de Mohammédia offre par ailleurs un imposant contraste entre le bon dans le secteur de l’éducation (2e du classement) et le très mauvais en se positionnant dernière dans les secteurs de la santé, du logement et service de base, et du climat et environnement. La ville souffre d’un taux d’humidité très élevé (81%), d’un forte pollution nidustrielle et d’un parc auto relativement important. A l’inverse, les villes de Safi, Larache et Khémisset se classent dernières, accusant un retard important en termes de logement et d’offre culturelle. Ainsi, de manière globale, les différences de classement entre les villes moyennes concernant la qualité de vie proviennent essentiellement du logement, de la santé et des infrastructures de base.

Tiznit bien positionnée sur tous les critères sauf celui de l’éducation

Le classement des petites villes est dominé par Tiznit qui occupe les premières places : 2e dans les critères : «Climat et environnement», «Logement et services de base» et «Culture» et 3e en «Santé». Elle accuse par ailleurs un retard en termes d’éducation avec un taux de réussite au baccalauréat moyen et cela malgré le meilleur taux national d’encombrement des salles de classe avec 27,6 élèves par classe.
Elle est accompagnée dans le groupe de tête par Dakhla, Ouarzazate et Errachidia. Moins polluées et moins saturées que les autres villes de taille plus importante, ces petites villes disposent cependant d’une offre limitée en matière d’infrastructures et de culture. Elles représentent un enjeu de développement important pour le Maroc dans la mesure où les disparités avec les grandes et moyennes villes demeurent flagrantes : le taux de pauvreté, les taux de raccordement à l’eau  et à l’électricité, l’encadrement médical et les infrastructures culturelles sont autant d’indicateurs sur lesquels elles sont encore très en deçà de la moyenne nationale. A l’inverse les déficits en logements, les prix de l’habitat ainsi que le niveau de pollution sont relativement faibles dans ces villes. Il ressort de cette étude une certaine disparité entre les régions du Royaume. Ainsi, si la qualité de vie est jugée plus agréable dans les régions de Chaouia-Ouardigha, le Grand Casablanca et Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, et cela quelle que soit la taille de la ville, les régions du nord et de l’est du Maroc accusent un certain retard par rapport à leur concurrentes directes.