Affaires
Huit tonnes de poulpe pêchées illégalement saisies à Agadir
La prise comprend 23 kg de juvénile et 944 kg impropres à la consommation
Les armateurs, reçus par le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, demandent le renforcement du contrôle.
Le13 décembre à 18 heures, les contrôleurs de l’inspection régionale des pêches maritimes d’Agadir, des représentants de l’Office national des pêches (ONP) et ceux des services de contrôle d’hygiène de la wilaya, ont effectué une saisie de taille. 7 994 kg de poulpes traités et destinés à l’export, saisies au sein de l’entrepôt d’une société de pêche immatriculée dans la ville. Le PV de saisie fait état de fausses déclarations des responsables de la société se rapportant à la date de pêche de la cargaison saisie, son poids, sa date d’achat ainsi que les caractéristiques du camion transporteur à bord duquel une bonne partie de la cargaison a été saisie (certains de ces documents sont datés du même jour et produits à Laâyoune alors que la marchandise se trouvait à Agadir). En outre, les documents présentés par les responsables de cette société, ne justifiant que 2 330 kg uniquement de cette cargaison, se sont aussi révélés faux puisque se rapportant à un autre camion. Le lendemain, les quantités «consommables» de poulpe saisi ont été présentées à la vente à la halle d’Agadir. Il faut en effet préciser que, dans le lot, il y avait 944 kg de poulpe avarié, certainement en raison d’un stockage défaillant.
Les contrôles seront renforcés
En période de repos biologique, une telle quantité de poulpe clandestinement pêché interpelle. Au moment où le ministère de tutelle prolonge la période de repos d’un mois (la reprise aura lieu en janvier au lieu de décembre) en raison de la prédominance du juvénile (60% selon l’INRH), ces pratiques de pêche illicite sont «une concurrence déloyale aux entreprises formelles», selon un professionnel.
Lundi 17 décembre, le ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, Aziz Akhannouch, recevait une délégation d’armateurs hauturiers venus l’alerter sur la gravité de la situation. Il faut rappeler que, au cours de l’année 2006, la Commission de traçabilité de la commercialisation du poulpe mise en place par l’ONP avec les divisions des industries de la pêche et des services vétérinaires, a estimé que 10% du poulpe en vente au Maroc était «clandestin». «Les opérations de contrôle sont, depuis, menées de manière régulière», avait d’ailleurs déclaré à La Vie éco un responsable au sein du département des pêches maritimes, il y a quelques semaines.
Il est à signaler que, selon les chiffres de l’ONP, les débarquements de poulpe au niveau des halles des provinces du sud n’ont pas dépassé 2700 tonnes durant la dernière campagne de pêche qui s’est clôturée en septembre dernier.