Affaires
Huit entreprises à privatiser en 2005
Les recettes prévues s’élèvent à 12 milliards de DH.
En plus de Maroc Telecom, le gouvernement table sur la vente de la Comanav.
Drapor, Somathes et Biopharma sont en cours d’évaluation.
A l’instar de la Loi de finances 2004, les prévisions de recettes de la privatisation en 2005 ont été portées à 12 milliards de DH en 2005. Le gouvernement espère atteindre ce montant, mais le pari n’est pas encore gagné. Il est vrai que la vente des 16 % de Maroc Telecom à Vivendi, devrait rapporter, à elle seule, quelque 13 milliards de DH. Mais comme la moitié de ce pactole ira alimenter les comptes du Fonds Hassan II, seuls 6,5 milliards environ seront comptabilisés au titre des recettes de privatisation. Il va falloir donc trouver le reste, à savoir 5,5 milliards de DH. Pour cela, le ministère des Finances table sur d’autres entreprises, sachant que toutes celles qui sont inscrites sur la liste ne seront pas forcément vendues en 2005.
Sur les 17 entreprises officiellement en vente conformément à la liste officielle dressée par la direction des Entreprises publiques et des privatisations (DEPP), certaines ont plus de chance que d’autres de trouver preneur même si, comme l’explique un haut responsable à la direction, «le planning de 2005 n’est pas encore arrêté car il faut attendre les résultats des audits». Parmi les opérations jugées probables en 2005, on retrouve la Comanav qui n’est pas encore sur la liste mais qui sera inscrite incessamment. Le ministre des Finances, Fathallah Oualalou, semble en effet espérer tirer un bon prix de la vente des 79,64 % que détient l’Etat dans cette entreprise, sachant que pour certains experts de la place, la compagnie rapportera 600 MDH. Et même un peu plus car cette valorisation ne tient pas compte des dernières acquisitions de la compagnie, notamment Marbar et Ferry Maroc. Mais ce ne sera toujours pas suffisant pour boucler le budget.
Toujours est-il que courant 2005, l’Etat compte également céder la société de dragage, Drapor, la société marocaine du thé et du sucre, Somathes, et l’entreprise spécialisée dans la fabrication de médicaments vétérinaires Biopharma. Selon la DEPP, les rapports définitifs des audits de ces trois entreprises, réalisés en 2004, sont finalisés et les missions d’évaluation et de placement sont en cours de lancement. Il est expliqué auprès de la DEPP qu’«un programme prioritaire a été arrêté pour ces trois établissements et que leur cession devra être réalisée en 2005».
Un repreneur italien pour la COTEF ?
Rappelons que Drapor, Somathes et Biopharma faisaient partie des huit nouvelles entreprises inscrites sur la liste des privatisables, en 2003, à côté des cinq autres que sont Sonacos (semences), Sococharbo (combustibles et charbon de bois), BTNA (briqueterie et tuilerie) et deux entreprises de fabrication de sel, la SCS et la SSM. Pour ces cinq dernières, il est expliqué que «le processus se poursuivra normalement». Autrement dit, il n’est pas acquis qu’elles trouvent preneur en 2005.
A côté de ces entreprises, la DEPP reviendra à la charge en 2005 pour tenter de céder les quatre sucreries étatiques (Suta, Sucrafor, Surac et Sunabel), pour lesquelles de nouvelles missions d’évaluation sont en cours de lancement avec une légère priorité pour la Surac et Sunabel qui n’avaient pas réussi à trouver preneur suite à un appel d’offres lancé en 2002.
Enfin, dans le secteur des textiles, le dossier de la COTEF (Fès) pourrait également être résolu. Des sources au ministère de l’Industrie et du Commerce ont en effet révélé à La Vie éco que des pourparlers sont en cours depuis quelques semaines entre le gouvernement et un groupe industriel italien intéressé par les 98% que détient l’Etat dans cette société.
Deux cas, parmi les 17, resteront alors en suspens, à savoir le CIH et la Régie des Tabacs. Pour cette dernière, la DEPP affirme que «l’Etat garde la possibilité de mettre sur le marché les 20 % qu’il y détient encore à partir de 2005, en réservant une partie aux salariés», sachant que les 80 % avaient été cédés au groupe Altadis en 2003. Quant au CIH, une cession au privé n’est presque plus à l’ordre du jour, le ministre des Finances considérant que «l’arrimage à la CDG est incontournable».
Avec tout cela, peut-on raisonnablement tabler sur 12 milliards de DH en 2005 ? Fathallah Oualalou, lui, a une réponse. «Le chiffre des 12 milliards est en fait une prévision». Le ministre ne semble donc pas s’en inquiéter, d’autant plus que, comme il le dit lui-même, le gouvernement tentera de rééquilibrer les comptes grâce aux revenus des monopoles. Comme cela a été fait en 2004.