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Affaires

Huile de table : les prix ont encore augmenté de 3% en juin

Les fabricants invoquent toujours la flambée des matières premières.
Les produits haut de gamme sont vendus 17 DH le litre et l’entrée de gamme 14 DH.
Après les tensions entre Lesieur et Savola, le marché revient à la normale.

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Le marché de l’huile alimentaire reste toujours tendu. Le prix a subi une autre hausse de 3% en juin. Ce qui porte le litre à 17 DH pour les produits haut de gamme et à 14 DH pour l’entrée de gamme. Les opérateurs disent se garder de répercuter immédiatement les diverses variations du cours de la matière première, mais dès que la hausse s’inscrit sur une longue période, ils n’ont «d’autres choix» que de l’appliquer.

Aujourd’hui et après plusieurs augmentations, le cours international du soja, qui est le produit de référence du marché a atteint 1 500 dollars
(11 700 DH) la tonne contre 1 000 dollars (7 800 DH) en janvier 2008. La hausse a donc été de 50%. «L’huile aujourd’hui connaît la même tension que celle qui pèse sur le marché du pétrole. La tendance haussière durera tant que prix du baril continuera à augmenter avec le même niveau d’incertitudes», indique-t-on à l’Association marocaine des fabricants des produits gras.

Dans le secteur, on ne manque toutefois pas de signaler que «malgré cette tendance haussière et l’absence de subvention, le prix de l’huile au Maroc, comparé à d’autres pays, reste très bas». Il faut cependant relativiser car le niveau des pouvoirs d’achat n’est pas non plus similaire.

62% de parts de marché pour Lesieur
Pour autant, et malgré la hausse régulière des prix du détail, les industriels n’ont pas encore à craindre pour leur chiffre d’affaires : le volume des ventes d’huile, produit incontournable, n’a pas baissé. «L’offre est toujours diversifiée avec des prix de vente différents permettant ainsi à tous les consommateurs, en fonction de leurs bourses, de choisir le produit adapté», raconte un opérateur de la place qui estime que «le marché, étant revenu à la situation d’avant 2004-2005, se caractérise actuellement par une concurrence normale et plutôt saine».

L’allusion est faite ici à l’arrivée de Savola qui, par une politique commerciale très agressive, avait fortement gêné Lesieur et mis en danger les autres producteurs. Cette société, en partie à capitaux saoudiens, avait été accusée de vendre à perte (dumping) pour gagner des parts de marché. Le conseil de la concurrence avait même été saisi en son temps par la filiale de l’Ona. Savola avait pour sa part accusé Marjane, filiale du même groupe, d’avoir sciemment et de manière abusive supprimé ses produits de ses rayons. La tension semble aujourd’hui s’être apaisée.

D’ailleurs, le ministère de l’économie et des affaires générales qui avait mis, il y a une année, le secteur sous surveillance, ne trouve rien à y dire après avoir consulté les comptes des opérateurs.

Selon le cabinet Nielsen, les différents producteurs d’huile de table ont maintenu leurs ventes. Ainsi, Lesieur Cristal, leader du marché, contrôle 62,20% du marché. Elle est suivie des Huileries du Souss (le groupe Belhassan) avec 22,40%, puis de Savola Morocco SA avec 10,70% du marché.

Un classement que la filiale du groupe saoudien Savola conteste : «Les chiffres du cabinet Nielsen ne tiennent compte ni des ventes dans les zones rurales ni des ventes en gros». Savola revendique aujourd’hui 18% de parts de marché mais refuse de communiquer ses chiffres, pour cause de confidentialité, et se contente d’indiquer que les ventes de Afia, sa marque phare, sont en hausse.

Il est ajouté que la stratégie de la filiale marocaine, à l’instar des autres filiales en Egypte, en Algérie ou encore en Arabie Saoudite, qui portent toutes le nom Afia International, est bâtie autour de cette marque pour booster les ventes.

Pour les autres opérateurs du marché, notamment les Huileries de Meknès, les Conserveries de Meknès et Siof, les parts de marché sont respectivement de 0,40%, 0,50% et 3,70%.
Quoi qu’on dise, les perspectives à court terme pour les industriels semblent être plutôt bonnes : l’été et Ramadan sont en effet des périodes de grande consommation.