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Hormis la crevette et les anchois, le prix du poisson a fortement augmenté en 2011
Avec 58% de plus qu’en 2010, l’Atlantique sud a enregistré la plus forte hausse des prix. Les captures ont chuté en raison des conditions climatiques et d’une longue grève des senneurs. Les prix de la sole et du pageot ont crû de 28%.
Le prix du poisson a augmenté de manière considérable en 2011. Une tendance principalement attribuée à la baisse des captures de la pêche côtière et artisanale, due en grande partie à des conditions climatiques défavorables et à la grève des senneurs côtiers. Les captures ont totalisé 908 000 tonnes contre un peu plus d’un million en 2010, soit un recul de 16%. La valeur commerciale de la première vente (marché de gros) s’est corrélativement améliorée, rareté faisant, de 19%, à 5 milliards de DH. Mais en allant dans le détail, on remarque que l’augmentation des prix est très variable selon les régions. Ainsi, dans l’Atlantique sud, le prix moyen au kilo a augmenté de 58%, à 4,19 DH, alors que le poids pêché a reculé de 7%, soit moins fortement que la baisse globale. En Méditerranée, par contre, la production est stable, mais la contrevaleur, tout comme le prix moyen, a crû de 9%. Entre ces deux régions, l’Atlantique nord et du centre ont affiché des prix en hausse de 13% et 55%.
Ces hausses plus ou moins significatives des prix concernent toutes les espèces, souligne Abdelali Lamoudni, chef de la division commerciale à l’Office national des pêches.
La sardine (pélagique) est l’une des espèces les moins touchées. Le poids et la valeur globale ont chuté de 35% et 33%, à 499 811 tonnes et 766 MDH, ce qui aboutit à un prix moyen au gros de 1,56 DH/kg, en hausse de 5% seulement. Dans cette même famille, le chinchard a aussi eu un coup de chauffe avec un prix moyen en hausse de 17%. Le poisson blanc n’est pas en reste. La sole et le pageot dont les volumes ont drastiquement chuté ont pris 29% et 28% au kilo.
La consommation en chute de 18%
L’autre phénomène marquant est que le prix moyen de la crevette rose s’est déprécié de 27,7%, à 36,97 DH le kilo. L’offre s’est pourtant stabilisée, passant de 2 081 tonnes à 2 101 tonnes. En dehors de l’anchois (-30%), c’est le seul produit de grande consommation dont le prix a chuté par rapport à 2010. Cependant, il n’a pratiquement pas bougé au marché de gros de Casablanca où le kilo était négocié à 41,30 DH. Mais de manière générale, ce marché où transitent les captures de la région Atlantique nord a enregistré une appréciation de 37% de la valeur pour un volume en amélioration de 23%. Le prix moyen, toutes catégories confondues, s’est établi à 5,60 DH au lieu de 4,94 DH en 2010, soit une amélioration de 13,4%.
Naturellement, cette flambée des prix de gros a été bien ressentie par les ménages dont la consommation en volume s’est dépréciée de 18% d’une année à l’autre, à 333 522 tonnes. Dans l’industrie, la congélation est durement éprouvée par la baisse des captures. Ses approvisionnements ont fondu de 36%, passant de 182 783 tonnes à 116 891 tonnes.