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Affaires

Hajj 2018 : les agences de voyages n’ont pas encore fait le plein

Elles vont puiser dans les listes d’attente du ministère des Habous et des affaires islamiques pour compenser les défections. Le prix du voyage est renchéri par la taxe de 5% instaurée par l’Etat saoudien, la prise en charge des accompagnateurs et guides et l’obligation d’offrir la demi-pension aux pèlerins.

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Chaque année, 32 000 candidats marocains sont sélectionnés pour accomplir le Hajj (pèlerinage à la Mecque). «Sur les 10 400 futurs pèlerins tirés au sort ayant choisi les agences de voyages, 9000 environ ont confirmé. Le quota du ministère des Habous et des affaires islamiques, 21600 pèlerins, ne sera pas non plus consommé à 100% par les premiers tirés au sort. La renonciation est due à la cherté du pèlerinage. De plus en plus de candidats issus du monde rural, dont les moyens financiers sont limités, sont sélectionnés pour le Hajj, alors que durant les années précédentes, les citadins constituaient la majorité des pèlerins», explique Amal Karioun, président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM). «En cas d’annulation du pèlerin tiré au sort (pour cause d’état de santé défaillant ou de difficulté à subvenir aux frais du voyage), nous avons recours à la liste d’attente du ministère des Habous et des affaires islamiques», rappelle Abdeslam Moursi, responsable du département Omra à l’agence de voyages Monarch Travel.

La moitié des 183 agences labellisées sont en mesure d’organiser le pèlerinage

Pour cette année, le prix fixé par l’Etat, qui organise le voyage des deux tiers du quota de pèlerins marocains, est de 46 551 DH (argent de poche non compris), soit une petite baisse de 807 DH par rapport à 2017. Chez une agence ayant pignon sur rue à Casablanca, les packages sont proposés à partir de 55000 DH en chambre quadruple et peuvent atteindre 100 000 DH pour l’offre grand luxe des hôtels Raffles en face du Haram. L’offre de luxe en 5 étoiles en chambre double est facturée 85 000 DH. Celle en 4 étoiles en chambre triple est à 64 000 DH. «Nous assurons la présence de deux accompagnateurs au minimum et d’un morchid (guide) religieux par groupe de 100 pèlerins. De ce fait, pour les 10 000 pèlerins, les agences garantissent la présence de 400 accompagnateurs et 100 guides religieux entièrement pris en charge. De plus, nous achetons les sièges d’avion et les chambres d’hôtels plus chers que l’Etat», détaille le président de la FNAVM pour motiver la différence avec le prix de l’Etat qui ne propose que le pack social. L’autre raison contribuant à l’augmentation des frais du voyage est la TVA de 5% instaurée par les autorités saoudiennes.

Sur les 183 agences labellisées par le ministère du tourisme, du transport aérien, de l’artisanat et de l’économie solidaire pour le Hajj, seule la moitié pourra organiser le pèlerinage. «Il faut au minimum 45 pèlerins pour pouvoir organiser le pèlerinage. Dans le cas contraire, les clients doivent être cédés à d’autres agences ayant atteint ce chiffre», déclare M. Moursi. Pour faire le plein, il arrive que certaines agences sollicitent les services de rabatteurs rémunérés à la commission. Chaque pèlerin peut leur rapporter entre 2000 et 3 000 DH. «J’ai perdu l’année dernière 11 pèlerins à cause d’un rabatteur qui leur a proposé une autre agence de voyages ayant offert une meilleure rémunération», remarque M. Morsi. D’après un professionnel, les marges ne dépassent pas 3000 à 4 000 DH par pèlerin.