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Affaires

Haj : les agences de voyages veulent une liste unique au lieu de public-privé, au moment de l’inscription

Elles se disent pénalisées par l’obligation pour les pèlerins d’opter d’emblée pour le voyage organisé par les agences ou celui organisé par le ministère des Habous avant même le tirage au sort. Les agences s’engagent à  procéder à  des achats de prestations groupés auprès des Saoudiens.

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Agence de voyage HAJ 2012 03 07

Avec une part qui s’est réduite comme peau de chagrin depuis bientôt 5 ans, les agents de voyages veulent reprendre la main pour l’organisation de l’opération de pèlerinage. Réunis sous l’égide de leur fédération, samedi 18 février dernier, à Marrakech, pour une journée de réflexion, ils ont décidé d’inscrire ce chantier sous le signe de l’urgence en tentant de convaincre les autorités d’abandonner un système de sélection, basé sur deux listes, qui les pénalise fortement depuis son adoption en 2007. Au point que lors de cette rencontre, une partie de ces agents de voyages a appelé au boycott de l’opération alors qu’une autre partie appelait de ses vœux de revenir à l’ancien système qui leur octroyait un quota d’office, avant de s’entendre sur une démarche qui pourrait, si elle est entendue par le ministère du tourisme et celui des Habous, aboutir à partir de 2014 à une reconquête progressive de ce marché pour lequel certaines agences ont acquis une bonne expérience en matière d’organisation.
Car il faut se rendre à l’évidence que pour l’année 2012 les carottes sont cuites et les agences de voyages devront se contenter de 3 800 pèlerins (sur les 30 000 à 35 000 qui partent annuellement à la Mecque lors de la période du Hadj) à se partager à raison de 45 candidats par agence, ce qui limite tout au plus le nombre d’agences participantes à l’opération à 84. Par conséquent, les deux tiers des prétendants à l’organisation dont le nombre se situe autour de 250, précise Khalil Majdi, président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM), sont ainsi pénalisés.
Pour 2013, il est aussi trop tard pour changer les choses, puisque les inscriptions vont commencer le 9 avril prochain.
Aussi, pour ces deux années, des recommandations sont apparues à l’issue des débats de cette journée de réflexion pour permettre au maximum d’agences de profiter de cette opération. Ces propositions ont été rapidement soumises au ministère du tourisme pour qu’il se prononce sur leur applicabilité. Il s’agit d’abord de la volonté des agents de voyages de mutualiser l’organisation des opérations 2012 et 2013 en faisant en sorte que chaque agence retenue par la commission associe à l’organisation une autre agence non retenue. Il va falloir trouver une formule pour concrétiser cette solidarité annoncée, sachant que ce sont les autorités saoudiennes qui exigent  un minimum de 45 pèlerins par agence.

Les agences veulent un assouplissement des procédures de sélection

Dans cette optique, estime-t-on auprès de la FNAVM, il a été décidé au cas où sa proposition serait acceptée de procéder à des achats groupés auprès des Saoudiens pour ce qui est des prestations inhérentes à cette opération (transport, logement, etc.) pour obtenir de meilleurs prix. Pour cela, la FNAVM lancerait pour les deux années (2012 et 2013) des appels d’offres sur le marché saoudien pour choisir les sociétés saoudiennes les mieux disantes, et ceci dès le 15 mars 2012. Une telle démarche, explique Khalil Majdi, permettrait de renverser la vapeur, car les sociétés saoudiennes de prestation de services n’auraient plus la possibilité de connaître à l’avance les prix pratiqués par les agences de voyages marocaines et d’en faire un argument de négociation pour réduire la marge de ces dernières qui négocient souvent à la dernière minute et donc le couteau sur la gorge. Une telle démarche serait précédée par la fixation de la proportion des clients à affecter à chaque catégorie de Haj, c’est-à-dire premium, standard ou social.
Quant à l’après-2013, les agents de voyages demandent à ce que les inscriptions se fassent sur une seule liste sans que les candidats ne précisent à l’avance leur choix pour une agence de voyages ou pour le ministère des Habous. C’est après que le tirage au sort a été effectué que les futurs pèlerins pourraient annoncer leur choix, ce qui devrait les encourager à être plus nombreux, pense-t-on à la FNAVM, à opter pour les agences de voyages. En tout cas l’opération serait plus crédible qu’elle ne l’est actuellement dans la mesure où de nombreux candidats choisissent le produit du ministère des habous en pensant qu’ils augmentent ainsi leurs chances.
La FNAVM veut aussi militer pour un allègement des procédures de sélection et de labéliser avec la bénédiction du ministère du tourisme, les agences organisatrices pour une durée de trois ans.
De la sorte, on estime que les voyagistes pourraient gagner progressivement plus de parts de marché pour cette opération et, pourquoi pas, à moyen terme déboucher sur  une libéralisation de cette activité. D’ici là c’est toute la profession qui devrait se mettre à niveau, notamment en poussant une bonne partie de ces agences de voyages à organiser autre chose que l’Omra et le Haj.