Affaires
Haj : les agences de voyages déboussolées par le critère d’à¢ge arrêté par les Habous
Les voyagistes auraient préféré négocier directement avec leurs clients. Pour atteindre le nombre de 47 pèlerins obligatoire pour l’organisation du haj, certaines seront obligées de se regrouper ou de rétrocéder leur clientèle.

Déjà bien malmenées en raison de la baisse de leur quota depuis 2007, les agences de voyages se trouvent encore une fois face à un problème délicat. En effet, la décision, très tardive, des autorités saoudiennes de baisser le nombre de pèlerins pour l’édition 2013 de 20% s’est traduite pour le Maroc par la réduction du quota global de 32 000 à 25 600 pèlerins, soit 6 400 pèlerins en moins. Pour élaguer ce surplus, le ministère des habous a décidé de retirer de ses propres listes 5 662 pèlerins et 738 de celles des agences de voyages, respectant ainsi le poids de chacune des deux parties organisatrices avec la promesse ferme que les pèlerins exclus partiront en pèlerinage l’année prochaine dans les mêmes conditions et au même prix. Pour ce faire, le ministère a choisi de privilégier les candidats âgés et leurs accompagnateurs, soit ceux qui sont nés avant l’année 1961, en faisant attention à ce que les couples puissent tout de même accomplir leur devoir religieux ensemble.
Elles auront du mal à répondre aux exigences des clients
Si pour les Habous le problème pourrait être résolu rapidement selon les critères arrêtés, il n’en est pas de même pour les agences de voyages, et ceci pour plusieurs raisons. En premier lieu, elles sont tenues de par la loi du pays d’accueil d’avoir au moins 47 pèlerins sur leur liste, condition obligatoire pour pouvoir faire les démarches. En reportant le voyage de certains de leurs clients selon le critère d’âge décidé par le ministère, il y en a qui vont se retrouver en dessous de ce chiffre, et seront donc obligées de mutualiser les départs pour respecter la réglementation saoudienne. En effet, si l’on divise les 738 pèlerins par 47 (seuil obligatoire), ce sont 16 agences qui devront renoncer à l’opération, estime Fouzi Zemrani, patron de Z Tours. Ceci sachant que pour le haj tout le monde se débrouille pour éviter les personnes âgées afin de ne pas avoir à supporter des frais supplémentaires d’assistance.
En second lieu, les agences de voyages, contrairement au ministère, commercialisent trois produits (social, standard et premium) au lieu d’un seul. Ainsi, au-delà des problèmes de remboursement et de report des voyages pour les éliminés, elles seront obligées, même en se regroupant, de trouver des prestations équivalentes à celles qu’elles ont vendues.
Par ailleurs, rien ne garantit la stabilité des prix des sièges d’avion et du logement lors du pèlerinage 2014.
Aujourd’hui, les agences de voyages, prises en tenaille entre leurs fournisseurs saoudiens et les exigences de leurs clients, ne savent plus à quel saint se vouer. Elles se seraient bien passées de ce critère d’âge et auraient préféré négocier les reports directement avec une partie de leurs clients.
