Affaires
Haj 2008 : possibilité d’accomplir le rituel en 16 jours seulement
Les agences de voyages cherchent à élargir leur gamme de prestations pour attirer
la clientèle à bas revenus.
Une assurance pour les annulations de dernière minute.
Hébergement en chambre double et demi-pension prévu.
Des tarifs à la baisse en négociation.

L’opération Haj 2008 a démarré. Les inscriptions ont débuté le 24 mars et seront clôturées le 9 avril. La nouvelle formule lancée l’année dernière et qui a connu un cafouillage certain semble maintenant bien assimilée par les agences de voyages candidates à l’organisation du pèlerinage. Cette formule basée, d’une part, sur l’octroi de quotas par région, et, d’autre part, sur le libre choix du futur pèlerin entre l’agence de voyages et les Habous, dès son inscription dans l’arrondissement le plus proche, avait en effet laissé dans le flou durant de longues semaines de nombreux pèlerins et provoqué le mécontentement chez de nombreuses agences de voyages qui n’avaient pas été sélectionnées pour organiser le pèlerinage. Cette situation était née du fait que les agences avaient attiré vers elles un nombre beaucoup moins important que lors des éditions précédentes, quand l’octroi du quota était décidé par les autorités.
En effet, sur les 32 000 pèlerins que le Maroc est autorisé à envoyer chaque année, seulement 27% avaient opté pour le produit «agences de voyages», soit tout juste 7 620 personnes qui allaient être réparties entre les 162 agences sélectionnées.
Cette année, la Fédération nationale des agences de voyages au Maroc (FNAVM) qui supervise cette opération invite les agences à être beaucoup plus agressives et à démarcher les futurs pèlerins pour avoir une part plus importante du gâteau, l’objectif étant «de supprimer dès la prochaine édition 2009, le système des quotas par agence et donc de libéraliser le système», confie Faouzi Zemrani, le président de la FNAVM. En d’autres termes, et la décision a été entérinée par le conseil d’administration de la fédération, chaque agence sélectionnée pourra envoyer autant de pèlerins qu’elle aura été capable d’en attirer. C’est que le ministère des habous et des affaires islamiques aimerait bien déléguer l’organisation logistique du pèlerinage intégralement au corps des agences de voyages, car cette opération lui coûte cher en termes d’accompagnement et d’encadrement. Mais, pour cela, et le président de la FNAVM l’approuve, il faut un système d’agences organisé et transparent, ce qui n’est pas encore tout à fait le cas. Aussi, la FNAVM, «après avoir fait le ménage dans ses rangs», explique Fouzi Zemrani, s’attelle à donner une image de sérieux à travers un certain nombre de mesures prises pour cette opération 2008.
Au minimum la demi-pension pour les séjours à la Mecque et à Médine
Parmi ces mesures, la plus importante réside dans la mutualisation des achats pour infléchir à la baisse les prix des prestations, notamment pour ce qui est du logement et du transport aérien et terrestre. Les prix pratiqués par les agences excluent d’emblée le plus gros des candidats à l’accomplissement de ce devoir religieux en raison de leur pouvoir d’achat réduit. Il faut donc faire un pas vers cette population, et la FNAVM a décidé cette année de doubler le nombre de pèlerins pour le produit social, le portant ainsi à 2 000 personnes réparties à travers les régions. Ce produit sera géré cette année par les associations régionales d’agences de voyages, alors qu’il l’a été par la FNAVM elle-même lors de l’édition précédente. Pour ce qui est de l’hébergement, il sera uniquement en chambre double avec possibilité d’ajouter un lit supplémentaire sur demande. Il sera proposé au minimum une demi-pension pour les séjours à la Mecque et à Médine pour, nous dit-on, assurer des repas équilibrés aux pèlerins. De meilleures prestations seront aussi négociées avec les compagnies aériennes : réduction des heures d’attente dans les aéroports, horaires de voyages convenables, places réservées et durée de séjour entre 16 et 25 jours. La moyenne du séjour était située l’année dernière entre 32 et 35 jours.
Enfin, et toujours pour crédibiliser les agences de voyages, la FNAVM a mis en place depuis deux ans un fonds de garantie pour prendre en charge rapidement les clients d’agences qui ne seraient pas en mesure d’honorer leurs engagements. Ce fonds, alimenté par une contribution de 0,5 % du prix du voyage, pourrait atteindre 6 MDH d’ici 2009.
La FNAVM est aussi en négociation avec deux compagnies d’assurances pour l’instauration d’une assurance qui couvre l’annulation du voyage pour éviter que ceux qui se décommandent à la dernière minute pour une raison de force majeure ne perdent leur argent. Avec de telles dispositions, les pèlerins devraient être comblés, mais il faut attendre l’heure du bilan.
