Affaires
Hadj : les agences de voyages veulent un autre système de répartition des pèlerins
La profession a lancé une étude pour faire un diagnostic du système instauré il y a deux ans. Les résultats de ce travail, confié au cabinet Acep Strategies Consulting, seront livrés en novembre. En attendant, la fédération suggère la suppression des quotas par région et la possibilité pour les agences de se regrouper.

Décidément, l’opération «hadj» est un casse-tête pour les agences de voyages. Avec le nouveau système basé sur le libre choix des candidats d’accomplir leur devoir religieux avec une agence de voyages ou avec le ministère des habous, les agences ont vu passer leur part de 10 000 pèlerins (attribués 0d’office) à 7000 en 2007. Cette année, leur part est descendue à un peu plus de 5 000 pèlerins.
Du coup, les agences et leur fédération veulent trouver un système de remplacement ou revenir à l’ancien système, abandonné il y a deux ans. Première décision entérinée par le conseil d’administration de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM), qui s’est réuni en juillet dernier : supprimer les quotas par région et laisser les candidats tirés au sort voyager avec l’agence qu’ils auront choisie, même en dehors de leur région.
Deuxième décision : ne plus limiter le nombre de pèlerins par agence à 45 (ce chiffre correspond en fait au minimum requis par les autorités saoudiennes pour l’octroi des visas) et permettre aux petites agences n’atteignant pas ce seuil de se regrouper pour réaliser l’opération, sans toutefois pouvoir dépasser un plafond de 90 pèlerins. Ainsi, une agence qui a une vingtaine de clients pourra trouver une ou plusieurs agences partenaires pour contourner le minimum de 45 pèlerins exigé actuellement.
La FNAVM organisera en octobre des réunions avec les agences pour recueillir l’avis des professionnels
Avant de proposer ces innovations au ministère de tutelle, la FNAVM a décidé de réaliser une étude prospective sur l’opération «hadj». Une première, explique-t-on auprès de cette fédération. L’étude, financée sur les ressources propres de la fédération, a été confiée au cabinet Acep Strategies Consulting qui a remporté le marché suite à un appel d’offres restreint. Les conclusions seront livrées à la fin novembre 2008, si les délais sont respectés.
Ce travail abordera deux points principaux : un diagnostic du système actuel (quotas par région) et une comparaison avec les pratiques en cours dans d’autres pays musulmans comme la Turquie, la Tunisie et l’Egypte.
Par ailleurs, la FNAVM a décidé d’organiser, durant le mois d’octobre, des rencontres avec des panels d’agences ayant bénéficié ou non de quotas lors des deux précédentes opérations, pour recueillir les avis de la profession. Ces rencontres seront précédées d’une table ronde dès la fin septembre. Enfin, la fédération prévoit de se réunir avec tous les intervenants dans l’opération «hadj», c’est-à-dire le ministère du tourisme et celui des habous, l’Office des changes, les compagnies aériennes…
Sur la base de cette réflexion et des conclusions de l’étude en cours, la FNAVM devrait être en mesure de présenter des scénarios pour récupérer au moins les parts de marché perdues, explique son président, Fouzi Zemrani, qui conclut : «On ne peut plus continuer avec le système actuel».
