Affaires
Groupement d’intérêt économique : une première expérience concluante chez les voyagistes
Renforcement de leur pouvoir de négociation, économies sur les contrats d’assurance
et les charges de prospection, bonus…, sept agences regroupées en 2006 récoltent
les fruits de leur union.

En attendant l’émergence de tour-opérateurs marocains capables de concurrencer les grands voyagistes étrangers, les agences de voyages marocaines tentent, tant bien que mal, de trouver d’autres moyens de mettre leurs efforts en commun pour constituer une force de frappe. C’est le cas du Groupement d’intérêt économique (GIE), baptisé Travel Partners Morocco, constitué il y a plus d’un an par sept agences de voyages de la place (Activ Travel, Atelier du Voyage, Evasion on Line Maroc, Motivations & Event, NS Voyages, Visit Morocco et Ulysse Voyages). En fait, les sept agences en question, prises de court par la décision de Royal Air Maroc de supprimer la commission sur la billetterie et son remplacement par ce qu’on a appelé «le modèle économique», avaient décidé de s’unir pour réaliser des synergies et compenser le manque à gagner causé par la décision de la compagnie.
Le GIE veut devenir le deuxième voyagiste du pays en moins de 3 ans
Aujourd’hui, «le bilan est plutôt réjouissant», se félicite Tawfik Chraà¯bi, d’Evasion on Line. Les agences qui comptent ensemble près de 100 collaborateurs ont pu, dans des délais assez courts, faire leur mise à niveau. Elles ont pu profiter de fonds d’accompagnement, notamment de celui de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex). Ces aides leur ont permis, entre autres, de financer des plans de formation pour leur personnel, de rembourser des frais de salons à l’étranger et de confectionner des brochures et plaquettes communes.
Leur pouvoir de négociation face aux fournisseurs et aux prestataires de services s’est renforcé. A titre d’exemple, les prix des chambres d’hôtel ont pu être revus à la baisse avec la plupart des groupes hôteliers, même si, précise M. Chraibi, «nous avons toujours du mal à obtenir des prix intéressants avec les indépendants». Des bonus intéressants ont également été accordés par des compagnies aériennes dont la RAM.
En outre, les membres ont pu réaliser des économies sur les contrats d’assurance, et les charges de prospection, notamment des nouveaux marchés de l’Europe de l’Est ou de l’Asie. Dans le même sens, la souscription aux appels d’offres est faite de manière groupée, ce qui donne plus de crédibilité et de chances de les emporter.
Par ailleurs, le groupement a mis en place une base de données commune pour mieux suivre et cibler la clientèle. Le consortium ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il s’est fixé comme objectif de devenir le deuxième voyagiste du pays en moins de trois ans. Ceci est d’autant plus envisageable qu’une agence marocaine peut investir 50 % de ses revenus en devises à l’étranger. En effet, sans une présence physique dans les pays émetteurs de touristes, aucune agence ne peut prétendre au statut de TO international.
